Crédit Photo : KIM HONG-JI / POOL / AFP
L'ancien président sud-coréen Yoon Suk Yeol.
L'étau se resserre autour de l'ancien président sud-coréen Yoon Suk Yeol. Les enquêteurs ont demandé lundi à la justice d’émettre un mandat d’arrêt à son encontre pour sa tentative ratée d’imposer la loi martiale.
Cette mesure, inédite dans le pays, intervient alors que la Corée du Sud traverse une grave crise politique.
Après un troisième refus de M. Yoon de se présenter à un interrogatoire, les services d’enquête ont saisi un tribunal de Séoul pour examiner leur requête, selon un communiqué officiel.
Depuis la fin de la dictature militaire en 1987, jamais un président sud-coréen n’avait été confronté à une telle tentative d’arrestation par les forces de l’ordre.
Yoon Suk Yeol, destitué par le Parlement le 14 décembre, reste officiellement président en attendant la validation ou non de cette destitution par la Cour constitutionnelle. Il est interdit de quitter le pays et fait également l’objet d’une enquête pour
, un crime passible de la peine de mort, après avoir brièvement imposé la loi martiale le 3 décembre.
Selon le parquet, M. Yoon aurait autorisé l'armée à ouvrir le feu pour entrer au Parlement, une accusation grave qui alimente la controverse. Lors d’un appel téléphonique avec le commandant militaire Lee Jin-woo, Yoon aurait déclaré:
Cassez la porte et sortez-les, même si ça veut dire qu’il faut tirer.
Des soldats armés ont alors pris d’assaut le Parlement, escaladant des barrières, brisant des fenêtres et atterrissant en hélicoptère.
Un rapport de dix pages publié par le parquet affirme que M. Yoon discutait déjà de la loi martiale en mars avec de hauts responsables militaires.
Déclarations et réactions
Les avocats de Yoon Suk Yeol dénoncent une procédure illégitime.
"Le mandat d'arrêt est injustifié parce qu'il a été demandé par une agence non autorisée et ne respecte pas les conditions nécessaires disposées par le Code de la procédure pénale"
, a affirmé Yoon Kab-keun, son avocat, en soulignant qu’un
"président en exercice ne peut être poursuivi pour abus de pouvoir".
De son côté, l'opposition, majoritaire au Parlement, réclame son arrestation immédiate, citant la gravité des accusations et l’urgence d’éviter d'autres perturbations politiques.
Une crise politique et des catastrophes en parallèle
La Cour constitutionnelle, qui a tenu vendredi une première audience, dispose de six mois pour statuer sur la destitution. Si elle confirme la décision des députés, une élection présidentielle devra être organisée dans les deux mois.
Pendant ce temps, le ministre des Finances, Choi Sang-mok, devenu chef de l'État par intérim, s’efforce de gérer une crise gouvernementale inédite.
En parallèle, un accident aérien meurtrier a endeuillé le pays. Un Boeing de la compagnie Jeju Air s'est écrasé lors de son atterrissage à l'aéroport de Muan, faisant 179 morts.
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