CEDEAO: le PM burkinabè qualifie le retrait de l'AES de décision "réfléchie"

09:3231/01/2024, Wednesday
MAJ: 31/01/2024, Wednesday
AFP
Le Premier ministre du Burkina Faso, Me Appolinaire Joachimson KYELEM de TAMBELA.
Crédit Photo : Média X / Archive
Le Premier ministre du Burkina Faso, Me Appolinaire Joachimson KYELEM de TAMBELA.

Le retrait du Mali, du Burkina et du Niger de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), est une "décision mûrement réfléchie" par les trois pays dirigés par des militaires, et répond aux aspirations de "souveraineté totale", a déclaré mardi le premier ministre burkinabè.

"Cette décision vient répondre aux attentes, aux préoccupations et aux aspirations légitimes de nos populations de voir leurs pays aller, de manière irréversible, vers leur souveraineté totale. C'est une décision mûrement réfléchie et précédée d'une analyse approfondie du fonctionnement de l'institution et des conséquences éventuelles de la sortie"
, a déclaré le premier ministre burkinabè Appolinaire Joachimson Kyelem de Tambela, à l'issue d'un conseil de cabinet élargi.

"Nous savons qu'elle ne sera pas sans conséquences sur nos Etats et leurs économies"
, a-t-il affirmé ajoutant vouloir rester
"fermes",
car convaincus de pouvoir
"créer un espace économique viable, résilient et à l'écoute des vraies aspirations de nos populations"
, des trois pays réunis au sein de l'Alliance des Etats du Sahel (AES).

Les régimes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger ont annoncé dimanche le retrait
"sans délai"
de la Cedeao et ont envoyé le lendemain une notification formelle de leur retrait de l'organisation.

"A l'endroit des pays voisins et des autres nations, je voudrais indiquer que le Burkina Faso reste attaché à la préservation des liens d'amitié et de fraternité que nous avons su bâtir depuis des années"
, a assuré le Premier ministre, invitant par ailleurs les Burkinabè à
"s'armer de courage et à renforcer (leur) résilience".

Le chef du gouvernement a regretté que la Cedeao se soit
"transformée en un instrument technocratique qui a fini par s'éloigner des aspirations légitimes des populations"
critiquant son
"indifférence de la Cédéao face au massacre de nos vaillantes populations, à la crise humanitaire qui frappe nos concitoyens et aux multiples tentatives de déstabilisation de nos Etats respectifs".

Comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger voisins sont également frappés par des violences terroristes de groupes liés à Al-Qaïda ou a Daesh.


Au Burkina, les violences ont fait depuis 2015 des milliers de morts, civils et militaires, et quelque deux millions de déplacés.


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