Crédit Photo : Média X / Archive
L'icône de l'opposition zimbabwéenne Job Sikhala, saluant la foule lors de son procès, à la suite duquel il a été emprisonné pour incitation à la violence.
Job Sikhala, figure de l'opposition au Zimbabwe, va bientôt être libéré après plus d'un an et demi de détention dans une prison de haute sécurité de la capitale Harare, a annoncé mardi son avocat Harrison Nkomo.
Reconnu coupable d'incitation à la violence la semaine dernière, l'opposant de 51 ans a été condamné mardi par la justice à deux ans de prison avec sursis.
"C'est désormais un homme libre. C'est la seule affaire qui le maintenait derrière les barreaux, il va donc sortir de prison"
, a déclaré Me Nkomo devant la presse à la sortie de l'audience au tribunal d'Harare.
A l'annonce de sa libération dans les prochains jours, quelques dizaines de soutiens ont chanté et levé le poing en signe de victoire sur les marches du tribunal.
M. Sikhala, avocat et figure charismatique adorée du petit peuple de Harare, était poursuivi dans cette affaire avec un député de l'opposition, Godfrey Sithole.
Ce dernier a également été reconnu coupable et a écopé de la même peine, à l'issue de ce procès qui a duré un an.
Les autorités accusaient les deux hommes d'avoir incité les membres de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), premier parti d'opposition, à venger la mort d'une militante, Moreblessing Ali, dont le corps mutilé avait été retrouvé dans un puits en mai 2022.
La justice a estimé que les deux hommes avaient incité à la violence publique en transportant des personnes en deuil aux cérémonies commémoratives de Mme Ali, qui avaient été marquées par des violences.
Job Sikhala représentait la famille de cette femme de 46 ans tuée, après son enlèvement par un militant de la Zanu-PF au pouvoir.
En détention depuis juin 2022, il est dans l'attente d'une décision dans deux autres affaires
, "politiquement motivées"
selon ses soutiens, mais a bénéficié d'une libération sous caution dans le cadre de ces poursuites. Il est notamment poursuivi pour publication de fausses informations.
La Zanu-PF, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, est accusée de mener une vaste campagne d'intimidation contre ses opposants.
En août, des élections contestées ont abouti à la reconduction du président Emmerson Mnangagwa, 81 ans, à la tête du pays.
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