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Burundi: le président d'un parti d'opposition écroué pour avoir critiqué le pouvoir

Le président d'un petit parti d'opposition au Burundi, le CODEBU, a été incarcéré à la prison centrale de Bujumbura mardi pour avoir critiqué le pouvoir burundais, a appris la presse auprès de son parti et de source judiciaire.

12:26 - 18/10/2023 Çarşamba
MAJ: 12:38 - 18/10/2023 Çarşamba
AFP
Le président du Conseil pour la démocratie et le développement durable au Burundi (CODEBU), Kefa Nibizi. Crédit photo: X
Le président du Conseil pour la démocratie et le développement durable au Burundi (CODEBU), Kefa Nibizi. Crédit photo: X
Le président du Conseil pour la démocratie et le développement durable au Burundi (CODEBU), Kefa Nibizi, a été incarcéré mardi pour
"atteinte à la sûreté intérieure de l'État"
après avoir été entendu par le procureur général de la République, Léonard Manirakiza, pendant 15 minutes au Palais de justice de Bujumbura, selon ces mêmes sources.

Il est poursuivi pour un message très critique envers le pouvoir burundais publié sur X (ex-Twitter) vendredi, à l'occasion de la commémoration du 62e anniversaire de l'assassinat du héros de l'indépendance du Burundi, le prince Louis Rwagasore.


"A ce moment où le Burundi croupit dans la misère sans précédent à cause du leadership défaillant, le parti CODEBU invite la population à ne pas céder à la résignation et de prendre exemple du prince Louis Rwagasore, pour redresser la situation qui ne fait que s'empirer"
, a publié le parti sur son compte officiel.

"Nous sommes surpris, on ne comprend pas comment il a été incarcéré juste après avoir été interrogé pour avoir dit qu'il y a quelques défaillances au niveau du leadership actuel"
, a réagi à la presse la vice-présidente de son parti, Jacqueline Hatungimana.

L'arrestation de M. Nibizi intervient sur fond du procès de l'ancien tout puissant Premier ministre du pays, Alain-Guillaume Bunyoni, accusé de
"saper la sécurité intérieure de l'État"
. Il est aussi accusé de détention illégale d'armes et d'insulte au président.

Lundi, l'accusation s'est opposée à une nouvelle demande de remise en liberté de l'ancien Premier ministre, en évoquant - sans plus de précision - un chef d'inculpation jusqu'ici non rendu public:
"tentative d'assassinat du chef de l'État"
.

Alain-Guillaume Bunyoni, Premier ministre depuis juin 2020, a été démis de ses fonctions en septembre 2022, quelques jours après que le président Evariste Ndayishimiye eut dénoncé des velléités de
"coup d'État"
.

Proche allié de l'ex-président Pierre Nkurunziza, M. Bunyoni était une figure influente du parti au pouvoir, le CNDD-FDD.


Si la communauté internationale a salué une certaine ouverture du pays depuis l'arrivée au pouvoir d'Evariste Ndayishimiye en juin 2020 après la mort soudaine de M. Nkurunziza, une commission d'enquête de l'ONU affirmait en septembre 2021 que la situation des droits de l'Homme restait
"désastreuse"
au Burundi.

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