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Bosnie: manifestations dans plusieurs villes après un féminicide qui a choqué le pays

17:5215/08/2023, mardi
MAJ: 15/08/2023, mardi
AFP
Des manifestants brandissant des pancartes portant des messages tels "Disons non à la violence", "Le silence, c'est l'approbation", lors de la marche à Sarajevo, le 14 août 2023.
Crédit photo: ELVIS BARUKCIC / AFP
Des manifestants brandissant des pancartes portant des messages tels "Disons non à la violence", "Le silence, c'est l'approbation", lors de la marche à Sarajevo, le 14 août 2023. Crédit photo: ELVIS BARUKCIC / AFP

Des milliers de personnes ont manifesté lundi à Sarajevo et dans plusieurs autres villes bosniennes, trois jours après l'assassinat d'une femme par son conjoint qui a diffusé son acte en direct sur les réseaux sociaux, avant de tuer deux autres personnes et de se suicider.

Ces meurtres et la retransmission sur Instagram par l'assaillant, un homme de 35 ans, de l'agression et de l'assassinat de sa compagne ont choqué le pays des Balkans.


"Nous réclamons que le féminicide soit qualifié comme un acte criminel particulier (dans le code pénal, NDLR) et qu'il soit traité comme une forme de meurtre particulière"
, a lancé Benjamina Karić, maire de Sarajevo, devant les manifestants rassemblés dans la capitale bosnienne.

Elle a réclamé des peines plus graves pour le crime de féminicide, la violence conjugale et familiale, et la construction de davantage de
"maisons sûres"
pour des femmes victimes des violences. Elle aussi encouragé les victimes à dénoncer leurs agresseurs.

"C'est le dernier moment pour adopter des mesures adéquates. Tous ceux qui occupent des postes de responsabilité et qui tolèrent cette situation deviennent les complices dans la pratique de la violence"
, a dit Karić.

"Stop au féminicide"
,
"Disons non à la violence"
ou encore
"Le silence, c'est l'approbation"
, pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants.

Crédit photo: ELVIS BARUKCIC / AFP

Des manifestations ont également eu lieu à Gradačac (nord-est), la ville du crime, après l'enterrement de la victime, à Mostar (sud) et à Zenica (centre), ont rapporté les médias locaux.


Vendredi, Nermin Sulejmanović, 35 ans, un bodybuilder professionnel et professeur de fitness à Gradacac, a tué sa compagne Nizama Hecimović, 37 ans, par une arme à feu, après l'avoir battue, en diffusant son acte sur Instagram.

Pau avant, il l'avait enlevée, avec leur enfant de neuf mois, chez des cousins où elle avait fui quelques jours plutôt, après avoir été agressée une première fois.


Selon les médias locaux, la retransmission de son meurtre a été suivie en direct par plusieurs milliers de personnes, dont certaines auraient même soutenu la marche funeste de l'agresseur.

Après avoir tué sa compagne, Sulejmanović a tué deux autres personnes, un homme et son fils, qu'il connaissait, et en a blessé trois autres, une femme et deux hommes, dont un policier.

Selon des ONG locales, une vingtaine de femmes ont été tuées en Bosnie au cours des deux dernières années par leurs conjoints. Dans ce pays de 3,5 millions d'habitants, 48% des femmes ont été victimes d'une forme de violence exercée par un homme, après l'âge de quinze ans, selon une étude de l'OSCE réalisée en 2018.


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