Des femmes tiennent des pancartes sur lesquelles on peut lire "Pas une seule de plus" lors d'une manifestation contre la violence domestique à Sofia, le 31 juillet 2023. Crédit photo: NIKOLAY DOYCHINOV / AFP
La Bulgarie a réformé son code pénal durcissant les peines pour violences liées à une "relation intime" après qu'une adolescente a été tailladée une centaine de fois par un ex-petit ami.
Des milliers de manifestants avaient réclamé la semaine dernière à travers le pays une réforme du système judiciaire et une meilleure protection des femmes, en portant des affiches sur lesquelles on pouvait notamment lire
"Pas une seule femme de plus!"
La jeune femme de dix-huit ans a été agressée il y a un peu plus d'un mois. Un ancien petit ami l'a blessée avec un couteau, lui a cassé le nez et rasé les cheveux.
Un tribunal de la ville de Stara Zagora (centre), saisi de l'affaire, avait dans un premier temps qualifié ses blessures de
"légères"
et n'avait pas ordonné l'arrestation de l'homme âgé de 26 ans.
Sous la pression d'une opinion publique scandalisée, les autorités ont depuis arrêté l'individu qui nie l'agression.
Lundi, les parlementaires ont supprimé la possibilité d'être condamné à une peine avec sursis pour toute personne ayant infligé à une autre des
"blessures corporelles légères"
, un délit punissable d'une peine maximum de deux ans de prison.
Ils ont également porté la peine de six à huit ans de prison pour toute personne ayant infligé à une autre des
"blessures corporelles moyennes"
.
Les parlementaires ont en outre introduit un nouveau cas de figure: les violences liées à une
"relation intime"
et non pas seulement au sein d'une famille ou d'un couple.
"C'est une absurdité juridique"
, a lancé la représentante socialiste Kornelia Ninova.
"Il va falloir d'abord prouver la relation intime"
.
"Cette définition est vague et devrait être précisée"
, a reconnu l'avocate bulgare Adela Kachaunova interviewée par la chaîne Nova.
"Mais (cet amendement) apporte une protection aux mineurs qui n'étaient pas couverts par la loi"
.
Selon les chiffres de la police, dix-huit femmes ont été tuées dans le pays au cours des trois premiers mois de l'année, mais les militants des droits humains estiment que ce chiffre est largement sous-estimé.
Il y a eu 596 cas de violences conjugales au cours des six premiers mois de 2023, contre 426 en 2022 pendant la même période, selon les statistiques de la police.
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