France: Olivier Besancenot appelle à la "destitution du présidentialisme"

11:239/09/2024, lundi
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Une manifestante tient une pancarte lors de la protestation contre la nomination du Premier ministre de droite Michel Barnier par le président français Emmanuel Macron à Marseille, dans le sud de la France, le 7 septembre 2024.
Crédit Photo : CHRISTOPHE SIMON / AFP
Une manifestante tient une pancarte lors de la protestation contre la nomination du Premier ministre de droite Michel Barnier par le président français Emmanuel Macron à Marseille, dans le sud de la France, le 7 septembre 2024.

Olivier Besancenot, ancien candidat à la présidence et figure de la gauche radicale, a participé samedi à la manifestation organisée par La France Insoumise (LFI) Place de la Bastille.

L'événement, marqué par une forte mobilisation, visait à protester contre la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, une décision qualifiée de
"coup de force démocratique"
.

Dans une interview accordée à Anadolu, Besancenot a exprimé sa colère face au refus du Président Emmanuel Macron de respecter le résultat des élections législatives. Et de déclarer:


Emmanuel Macron a refusé de nommer la liste qui est arrivée en tête. C'est un coup de force antidémocratique. On est rassemblés pour dire qu'on ne lâchera pas l'affaire.

La présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, avait également dénoncé cette situation, annonçant que 160 000 manifestants s'étaient mobilisés à Paris.


Selon Besancenot, le problème ne se limite pas à la seule destitution d'Emmanuel Macron. Il s'est également montré critique à l'égard des institutions de la Vᵉ République, qui permettent au Président de contourner le vote populaire.

"Le problème, c'est la Vᵉ République et ses institutions. Il faudra aller plus loin en mettant en place une assemblée constituante pour élaborer de nouvelles institutions"
, a-t-il ajouté.

Le contexte de cette manifestation trouve ses racines dans les législatives de juin-juillet 2024, où le Nouveau Front populaire, l'alliance de gauche réunissant LFI, PS, PCF et les Écologistes, est sorti en tête. Toutefois, le Président Macron a choisi Michel Barnier, une figure de la droite, pour former un gouvernement de coalition. Ce choix a provoqué une onde de choc politique, La France Insoumise dénonçant un
"déni de démocratie"
.

Pour de nombreux manifestants, cette nomination s'inscrit dans une tentative d'Emmanuel Macron de maintenir son pouvoir en dépit des résultats des urnes. Le chef de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a appelé à une mobilisation
"de longue durée"
contre ce qu'il considère comme une violation des principes démocratiques.

De son côté, le ministère de l'Intérieur a recensé environ 110 000 manifestants à travers la France, un chiffre contesté par les organisateurs qui en revendiquent près du triple.


Cette mobilisation s'inscrit dans une période de tension politique croissante en France.


La décision d'Emmanuel Macron de ne pas former de gouvernement avec la coalition victorieuse des législatives semble refléter la crise institutionnelle qui secoue le pays.


La Vᵉ République, longtemps critiquée pour sa concentration des pouvoirs entre les mains du Président, fait aujourd'hui l'objet de débats croissants sur sa légitimité et son adéquation aux attentes populaires.

Pour Olivier Besancenot, la solution ne se limite pas à la seule destitution d'Emmanuel Macron, mais passe par une révision complète du système politique.


"C'est une course de vitesse"
, a-t-il affirmé, ajoutant que le blocage institutionnel actuel pourrait se résoudre par une
"éruption populaire".

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