L'activiste panafricaniste, Kémi Seba.
Kémi Seba, activiste panafricaniste, a été interpellé en pleine rue à Paris, par des agents cagoulés de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon son avocat, Maître Juan Branco, qui dénonce une "persécution extraordinaire" orchestrée par l'État français.
Lors d'une déclaration à la presse en région parisienne ce mercredi, Me Branco a révélé que Kémi Seba est accusé d'
"intelligence avec une puissance étrangère"
en vue de nuire aux intérêts fondamentaux de la France.
"Il risque 30 ans de prison"
, a-t-il martelé, qui y voit une répression pour les engagements anticoloniaux de son client.
Dénonçant une
"persécution politique"
, Me Branco a souligné l'acharnement contre Kémi Seba pour avoir défendu la souveraineté africaine.
"Cet homme, engagé depuis 20 ans, fait face à un arsenal judiciaire disproportionné"
, a-t-il déclaré, rappelant les multiples arrestations de son client en Afrique de l'Ouest par des régimes qu'il qualifie de
"croupions"
au service des intérêts français. Branco n'a pas mâché ses mots:
Paris ne tolère pas l'effondrement de sa politique françafricaine, et Kémi Seba, par ses discours, en est devenu la cible.
L'activiste, né à Strasbourg et déchu de sa nationalité française en juillet 2024, a par la suite reçu un passeport diplomatique nigérien.
Selon son avocat, ce document aurait dû lui permettre de circuler librement dans l'espace Schengen. Pourtant,
"les conventions de Vienne ont été violées"
, accuse Me Branco, évoquant une arrestation arbitraire orchestrée avec la complicité de certaines autorités africaines.
Juan Branco a également critiqué l'utilisation d'une disposition légale rarement invoquée
.
"Ce sont des articles du code militaire destinés aux espions ou aux hauts fonctionnaires qui sont mobilisés ici, contre un simple citoyen et activiste"
, affirme-t-il.
Pour l'avocat, il ne s'agit que d'une vengeance de l'État français face aux critiques géopolitiques de Kémi Seba:
"Ce n'est ni un espion, ni un militaire. Il a toujours assumé publiquement ses actions et partenariats géopolitiques",
a-t-il martelé.
La détention de l'activiste pourrait être prolongée jusqu'à 96 heures avant d'être présenté à un juge.
"La France est en train de franchir une ligne rouge"
, conclut Maître Branco, mettant en garde contre une dérive autoritaire et des tensions grandissantes entre la France et les nations africaines.
Lors d'une interview accordée à Anadolu fin septembre dernier, Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, s'était présenté comme un
"homme noir au 21ème siècle, panafricaniste, un homme qui est maladivement attaché à la souveraineté de son peuple, du continent africain et de la diaspora".
Il était revenu sur la déchéance de sa nationalité française, déclarant au micro d'AA:
"Ce sont les actions contre le néocolonialisme que nous menons depuis de très nombreuses années sur le terrain, avant même l'émergence des réseaux sociaux, qui a entraîné que, les autorités françaises, qui ont pour axe idéologique et géostratégique sur le continent africain, le néocolonialisme, ont été dans une démarche de réagir avec virulence, avec hystérie".
Et de poursuivre:
"En perdant le contrôle, à mon sens, et en commettant une erreur stratégique grossière, car ce n'est pas parce que vous combattez la mauvaise direction prise par le président qui dirige le pays où vous êtes né, qu'on doit renier votre lieu de naissance et votre nationalité".
À lire également:
À lire également:
#France
#Juan Branco
#Kémi Seba
#Arrestation
#Activiste panafricaniste
#DGSI