Jachères, prairies, zones humides... les obligations vertes de la nouvelle PAC appliquée depuis l'an dernier sont sous le feu du mécontentement agricole, poussant l'UE à envisager flexibilités et dérogations tous azimuts, au grand dam des écologistes.
Voici les critères environnementaux de la Politique agricole commune (PAC) 2023-2027, au cœur de propositions d'assouplissement discutées lundi par les ministres européens de l'Agriculture.
"Conditionnalités"
Certaines normes minimales s'imposaient déjà et ont été renforcées (contrôle des phosphates et du nitrate, usage des pesticides, conservation des oiseaux sauvages, protection des animaux d'élevage...)
Des dérogations ou flexibilités temporaires peuvent être rapidement adoptées par la Commission européenne en lien avec les Etats, mais pour les pérenniser, il faut une révision législative de la PAC --processus plus long impliquant les eurodéputés.
Jachères
Après une suspension en 2023 de ce critère pour garantir la production sur fond de guerre en Ukraine, la Commission a déjà adopté pour 2024 une dérogation partielle.
Prairies, rotation des cultures, sols couverts
D'autres conditionnalités sont fustigées par les organisations agricoles, qui les jugent impraticables face aux aléas climatiques et aux difficultés économiques.
Bruxelles a lâché du lest jeudi sur l'obligation de maintenir (à 5% près) les surfaces de prairies permanentes au niveau de 2018: il propose d'en exempter les éleveurs se convertissant dans les cultures céréalières pour éviter que leurs revenus ne soient pénalisés.
Plusieurs Etats (Pologne, Roumanie...) réclament d'autres assouplissements sur une conditionnalité --entrée en vigueur cette année-- imposant la rotation des cultures, avec une culture principale différente de l'année précédente sur 35% des terres arables.
Tourbières
D'autres conditionnalités concernent l'interdiction du brûlage après la récolte du chaume, les bandes-tampons herbées le long des cours d'eau, l'encadrement des labours pour réduire la dégradation des sols.
"Ecorégimes"
C'est l'outil phare de la nouvelle PAC: des primes récompensant les agriculteurs recourant volontairement à des pratiques écologiques plus exigeantes.
Les Etats son tenus de consacrer aux écorégimes en moyenne 25% par an des paiements directs de le PAC: en pratique, les agriculteurs doivent donc respecter un ou plusieurs écorégimes pour garder le même niveau d'aides.