Afrique australe: la sécheresse liée à El Niño plus qu'au changement climatique

11:1518/04/2024, Perşembe
AFP
Cette photographie prise le 11 juillet 2022 montre un troupeau de chameaux se dirigeant vers le lac Turkana dans la région de Loiyangalani où des familles affectées par la sécheresse prolongée sont hébergées, au village de Parapul, à Marsabit, dans le nord du Kenya.
Crédit Photo : SIMON MAINA / AFP (Archive)
Cette photographie prise le 11 juillet 2022 montre un troupeau de chameaux se dirigeant vers le lac Turkana dans la région de Loiyangalani où des familles affectées par la sécheresse prolongée sont hébergées, au village de Parapul, à Marsabit, dans le nord du Kenya.

La grave sécheresse en Afrique australe, qui a durement frappé les récoltes et plongé des millions de personnes dans la faim, est principalement due au phénomène El Niño plutôt qu'aux effets du changement climatique, selon une étude jeudi du World Weather Attribution (WWA).

Des études à travers le monde ont démontré que nombre de phénomènes météorologiques extrêmes sont dus à une combinaison du changement climatique et d'El Niño, explique Joyce Kimutai, chercheur à l'Institut Grantham sur le changement climatique et l'environnement de l'Imperial College de Londres, cité dans l'étude.


Il souligne:


La sécheresse en Afrique australe semble être un exemple plus rare d'un événement alimenté principalement par El Niño.

L'étude de WWA, réseau international de scientifiques qui évalue le lien entre événements météorologiques extrêmes et dérèglement climatique, inclut le Zimbabwe, le Botswana, la Zambie et le Mozambique.

Les chercheurs ont analysé les données météorologiques pour la période allant de décembre 2023 à février 2024, au pic de la saison humide dans la région, constatant que les pluies ont augmenté malgré le réchauffement.


Mais le niveau de précipitations effectives, qui contribuent notamment à recharger les nappes souterraines, est resté au même niveau vraisemblablement à cause de températures plus élevées entraînant une plus grande évaporation.


Par ailleurs, El Niño, qui a débuté mi-2023 et pourrait durer jusqu'au mois de mai, a accentué la probabilité de sécheresses sévères.

Selon l'étude:


L'ensemble des résultats indique qu'El Niño, plutôt que le changement climatique d'origine humaine, a été le principal moteur de la sécheresse en Afrique australe cette année.

Ces derniers mois, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe ont successivement déclaré l'état de catastrophe nationale à cause de la sécheresse, qui a fait resurgir le spectre de la faim.

L'ONG Oxfam a récemment affirmé que plus de 20 millions de personnes sont confrontées à la faim et à la malnutrition en Afrique australe en raison de la sécheresse.


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