Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a ouvertement critiqué jeudi, sans la nommer, l'institution chargée du suivi du respect des droits humains en Éthiopie, l'accusant d'être "otage des étrangers".
M. Abiy semble faire implicitement référence à la Commission éthiopienne des droits de l'Homme (EHRC), seule institution prévue par la Constitution en la matière. Administrativement indépendante du gouvernement, l'EHRC est selon la loi responsable devant la chambre basse.
Interrogée par l'AFP, l'EHRC n'a pas souhaité faire de commentaire.
Accusé de vouloir renverser le gouvernement d'alors, Daniel Bekele avait passé plus de deux ans en prison après les élections générales de 2005, dont l'opposition avait affirmé qu'elles étaient truquées. Des manifestations antigouvernementales avaient été sévèrement réprimées et des opposants arrêtés.
Lors de sa nomination, M. Bekele avait hérité d'une Commission à la réputation dégradée, vue jusque-là comme soumise au pouvoir. Et son choix par M. Abiy, qui avait proposé son nom au Parlement, avait été perçu comme confirmant la volonté d'ouverture démocratique affichée par le nouveau Premier ministre, nommé un an auparavant.
La loi charge la Commission d'éduquer le public aux droits de l'homme, de s'assurer qu'ils sont protégés et respectés et de prendre des mesures en cas de violations.
Selon son rapport 2023, l'EHRC était financée à 45% par une subvention du gouvernement et à 55% par des partenaires extérieurs.