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UBS a finalisé lundi le rachat de Crédit Suisse lundi, lui permettant de lancer le grand chantier de l'intégration de son ancienne concurrente. La tâche herculéenne qui l'attend sera observée à la loupe par les clients, les employés et les responsables politiques et économiques en Suisse.
"Je suis satisfait que nous ayons finalisé avec succès cette transaction cruciale en moins de trois mois"
, s'est félicité Colm Kelleher, le président de la première banque du pays dans un communiqué.
Ce rachat va donner naissance à un colosse, qui suscite de vives inquiétudes en Suisse, notamment à cause des milliers d'emplois qui risquent d'être supprimés.
Sergio Ermotti, le directeur général d'UBS veut créer une banque dont les
"employés, investisseurs et la Suisse pourront être fiers"
, mais il a prévenu que les mois à venir seront "cahoteux" car l'intégration va entraîner
de décisions difficiles à prendre.
Le 19 mars, UBS avait accepté de racheter Crédit Suisse sous la pression des autorités pour 3 milliards de francs suisses (une somme équivalente en euros). La crise de confiance, après une série de scandales et de virulentes critiques sur la gestion des risques, avait poussé Crédit Suisse au bord de la faillite.
Les dirigeants d'UBS ont donc pris bien soin de mettre en avant leur approche
du risque, promettant que l'intégration se fera sans
.
En pratique, les deux banques vont continuer de fonctionner séparément jusqu'à leur intégration. Mais UBS imprime d'ores et déjà sa marque en annonçant la mise en place d'un conseil d'administration pour certaines entités de Crédit Suisse, avec à sa tête Lukas Gähwiler, l'actuel vice-président d'UBS.
Selon le Financial Times, UBS va aussi imposer des
aux personnels de Crédit Suisse sur le type d'affaires qu'ils pourront conclure en attendant que l'intégration soit totalement achevée.
La Finma, l'autorité suisse de surveillance des marchés a salué en particulier la réduction rapide des risques que prévoit UBS pour la banque d'investissement, précisant dans un communiqué qu'elle continuera de
"surveiller de très près"
la banque fusionnée
"pendant le processus d’intégration".
À 10H10 GMT, l'action UBS grimpait de 0,63% à 18,315 francs suisses.
Avec la finalisation de l'opération,
"UBS peut commencer à être proactive",
avait expliqué à l'AFP Andreas Venditti, analyste financier chez Vontobel, la semaine passée.
La banque avait bien sûr une idée des activités qu'elle veut conserver, fermer ou vendre, mais elle "était limitée dans ce qu'elle pouvait faire" tant que la fusion n'était pas scellée, selon l'analyste.
Ce rachat fait d'importants remous dans le monde politique en Suisse parce que l'État fédéral et la banque centrale ont offert des garanties pour des montants jugés considérables pour un pays de 9 millions d'habitants.
Compte tenu des scandales accumulés par sa rivale, UBS a obtenu d'importantes garanties de la Confédération pour se prémunir contre d'éventuelles mauvaises surprises dans les comptes.
Pour faire toute la lumière sur le déroulement d'une opération de sauvetage express et peu transparente, le parlement fédéral a créé une rare commission d'enquête parlementaire.
Thomas Jordan, le patron de la Banque nationale suisse (BNS) a toutefois assuré qu'il n'y avait pas d'autre solution. S'il est
qu'il n'en reste plus qu'une grande banque,
"il y aurait eu une crise financière internationale",
sans ce rachat par UBS, ce qui aurait été
"bien pire pour la Suisse"
, a-t-il expliqué dans un entretien avec le journal dominical SonntagsZeitung .
Les investisseurs aimeraient, eux, en savoir davantage sur le processus d'intégration et les unités qui vont être absorbées. Selon M. Venditti, les réponses ne devraient néanmoins filtrer que lors de la publication des résultats du deuxième trimestre, repoussée au 31 août compte tenu de l'ampleur de la tâche qui attend UBS.
Il espère notamment des détails sur le sort réservé à la branche suisse de Crédit Suisse, le fleuron de la banque qui a échappé aux scandales, et où les doublons risquent d'être nombreux au niveau des succursales et emplois.
Fin 2022, les deux géants comptaient actuellement environ 120.000 collaborateurs dans le monde, dont 37.000 en Suisse.
Parmi les grands défis qui attendent UBS, Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, évoque notamment
"la rétention des talents"
car les départs se multiplient devant les craintes de compression d’effectifs.
Les régulateurs vont également devoir veiller
"à protéger la concurrence, ce qui pourrait nécessiter d'éventuelles scissions"
d'activités, a-t-elle indiqué à l'AFP.
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