Les Bourses mondiales ne parviennent pas à rebondir significativement mardi, après plusieurs séances de baisses déclenchées par la crainte d'une crise bancaire aux États-Unis, qui a redistribué les cartes sur l'attitude de la banque centrale américaine.
En Asie, Tokyo (-2,2%) et Hong Kong (-2,3%) ont ressenti les secousses des dernières séances aux États-Unis et en Europe.
Wall Street a fini en ordre dispersé lundi, suivant avec attention les développements de la crise déclenchée par la faillite de la banque américaine SVB et les tentatives des autorités partout dans le monde pour convaincre que le risque systémique était écarté. Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank estime que:
La volatilité augmente, mais nous sommes loin des niveaux de panique.
Les entreprises financières, qui ont perdu plus de 450 milliards d'euros de capitalisation boursière en deux jours, sont encore sous pression. Unicredit reculait de 0,26%, HSBC de 1,52%, mais Commerzbank était stable et BNP Paribas prenait 0,53%. Crédit Suisse reculait de 3,50%, après une chute de près de 10% lundi.
Au Japon, Mitsubishi UFJ Financial Group a dégringolé de 8,58%, Sumitomo Mitsui Financial Group de 7,56% et Mizuho de 7,13%.
Les conséquences de la faillite de SVB pourraient entraîner un ralentissement des hausses des taux par les banques centrales, voire en sonner le glas, alors qu'un relèvement plus fort que prévu était attendu il y encore quelques jours.
Cet espoir pour les investisseurs a entraîné la spectaculaire détente des taux d'intérêt des emprunts des États, notamment pour la dette à rembourser rapidement. Pour l'échéance deux ans, le rendement américain a vécu lundi sa plus forte baisse en trois séances depuis le fameux "Lundi noir" du 19 octobre 1987, passant de plus de 5% aux environs de 4%. Il était stable mardi.
Mais l'indice d'inflation CPI aux États-Unis, qui doit être publié à 12H30 GMT mardi, pourrait de nouveau venir chambouler cette vision s'il montre que le rythme de la hausse des prix en février n'est pas parvenu à ralentir suffisamment, soulignant la persistance de l'inflation dans le pays.
Les économistes s'attendent à un niveau d'inflation autour de 6%, en légère baisse par rapport aux 6,4% de janvier.
Sur le marché des devises et des matières premières
Le dollar reprenait de la vigueur face aux autres monnaies, après voir nettement baissé lundi. L'euro reculait de 0,37% à 1,0691 dollar et la livre de 0,26% à 1,2151 dollar vers 08H10 GMT.
Le bitcoin gagnait 0,78% à 24.420 dollars, après avoir bondi de 12% sur la journée lundi.
Après avoir connu une séance volatile lundi et touché un plus bas depuis janvier en cours de journée (78,34 dollars), le baril de pétrole Brent de la mer du Nord reculait de 1,03% à 79,94 dollars et celui de WTI américain perdait 1,16% à 73,93 dollars, vers 08H05 GMT.