Crédit Photo: Kola Sulaimon / AFP
La compagnie nationale éthiopienne Ethiopian Airlines est assignée vendredi devant un tribunal civil d'Addis Abeba par une association de défense des droits humains pour "discriminations" envers les voyageurs originaires de la région du Tigré, selon des documents judiciaires consultés mercredi par la presse.
Après la signature en novembre d'un accord mettant fin à deux ans de guerre entre le gouvernement fédéral et les autorités régionales tigréennes, Ethiopian Airlines, qui a le monopole des vols intérieurs commerciaux en Ethiopie, a repris en décembre ses liaisons aériennes entre la capitale éthiopienne Addis Abeba et le Tigré, interrompues durant 18 mois.
Selon l'association éthiopienne Human Rights First qui a assigné la compagnie, celle-ci a interdit la vente de billets des vols décollant des deux aéroports opérationnels au Tigré -Mekele et Shire- aux Tigréens et Tigréennes âgés de 15 à 60 ans.
"Les seules exceptions concernent les mères voyageant avec leurs enfants et les personnes munies d'un certificat médical"
, a expliqué à la presse un membre de l'association Human Rights First ayant requis l'anonymat.
Dans une réponse écrite au tribunal, Ethiopian Airlines rejette les allégations de l'association et demande qu'elle soit déboutée.
Selon l'assignation, la compagnie aérienne applique aussi systématiquement la classe tarifaire maximale aux billets des vols du Tigré vers Addis Abeba. Human Rights First dit s'appuyer sur une note interne à la compagnie consultée par la presse et sur trois témoignages dont celui d'un ex-employé d'Ethiopian Airlines.
Dans son assignation, elle estime qu'Ethiopian Airlines
"a violé le droit constitutionnel de tout citoyen éthiopien à voyager à travers le pays"
ainsi que
en imposant
"des prix discriminatoires"
.
Human Rights First demande au tribunal d'ordonner à la compagnie "
de cesser d'interdire aux 15-60 ans de voyager depuis le Tigré vers Addis Abeba"
, de
"lever les prix discriminatoires sur les trajets Mekele-Addis et Shire-Addis"
en appliquant
"la gamme de prix en vigueur sur les autres vols intérieurs"
, ainsi que de
.
"Si de telles interdictions ont eu cours, alors le demandeur doit déterminer quelle entité a édicté ces interdictions"
, a de son côté affirmé Ethiopian Airilines dans sa réponse au tribunal, rappelant que la sécurité du transport aérien relève de l'aviation civile, des services de renseignement intérieur et de la police fédérale.
En outre,
"l'affirmation du demandeur selon laquelle il y avait des prix discriminatoires envers les Tigréens est fausse"
, assure Ethiopian Airlines, premier transporteur aérien d'Afrique en terme de flotte, de destinations ou de nombre de passagers et membre du réseau de compagnies Star Alliance.
Sollicitée pour des commentaires, Ethiopian Airlines n'a pas répondu dans l'immédiat à la presse.
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