Honda et Nissan envisagent une fusion pour répondre à la domination chinoise dans l'électrique, tandis que Foxconn affiche des ambitions dans le secteur automobile.
Soucieux de se renforcer dans l'électrique, le géant japonais de l'automobile Honda envisage une fusion avec son compatriote en difficulté Nissan, qui suscite également, selon la presse, l'appétit du champion taïwanais de l'électronique Foxconn.Voici les enjeux autour du sort de Nissan, partenaire du français Renault.
L'automobile, secteur dans la tourmente
Une partie de l'industrie automobile mondiale est laminée par l'essoufflement du marché et la transition compliquée et coûteuse vers l'électrique, un créneau dominé par les constructeurs chinois, BYD en tête.
Dopée par l'essor de l'électrique, la Chine a dépassé le Japon comme premier pays exportateur de véhicules en 2023.
Les constructeurs étrangers voient, eux, leurs ventes s'effondrer en Chine, premier marché mondial, face à une consommation maussade et à la concurrence acérée des marques locales.
À l'instar de l'allemand Volkswagen, les constructeurs nippons, dépendants du marché chinois, ne sont pas épargnés.
S'étant focalisés sur les hybrides (associant motorisation thermique et électrique), ils sont bousculés au Japon même par l'arrivée des modèles électriques de BYD, de l'américain Tesla et du sud-coréen Hyundai.
Nissan dans l'impasse, l'appétit de Foxconn
Nissan est massivement endetté avec environ 1,6 milliard de dollars de créances arrivant à échéance l'an prochain, puis 5,6 milliards de dollars en 2026, selon Bloomberg.
Début novembre, le groupe a annoncé supprimer 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux et réduire ses capacités.
Foxconn serait désormais en pourparlers avec Renault pour lui racheter sa participation dans Nissan, a assuré jeudi l'agence taïwanaise Central News Agency. Selon elle, le directeur de la stratégie de Foxconn, Jun Seki, lui-même ancien de Nissan, s'est rendu en personne en France.
Pour Honda, le pari d'économies d'échelle
Faute de taille critique, il peine à développer les technologies requises. Il vient d'échouer dans ses négociations avec General Motors pour développer un véhicule commun, et la marque Afeela qu'il a créée en 2022 avec Sony n'a commercialisé aucun modèle.
Que pèserait un ensemble Honda-Nissan ?
Honda et Nissan sont respectivement les deuxième et troisième constructeurs japonais derrière Toyota. Mitsubishi pourrait les rejoindre au sein d'une holding unique, selon les projets évoqués par la presse nippone.
Leur rapprochement donnerait naissance au numéro trois mondial du secteur, derrière Toyota et Volkswagen.
Equation compliquée d'un mariage inégal
Une fusion Honda-Nissan ne serait pas un mariage entre égaux : Honda est valorisé en Bourse à quelque 41,6 milliards de dollars contre 10,6 milliards pour Nissan.