2e Symposium sur le droit d'auteur et l'intelligence artificielle dans les médias, organisé par l'Agence Anadolu (AA) et l'Université de Boğaziçi à Istanbul, en Türkiye, le 04 décembre 2024.
Lors du 2e Symposium sur le droit d'auteur des actualités et l'intelligence artificielle dans les médias, organisé à l'université de Bogazici à Istanbul, les experts ont plaidé mardi pour des réformes législatives urgentes afin de protéger le journalisme dans l'ère numérique.
Ce symposium de deux jours, coorganisé par Anadolu et l'université de Bogazici avec le soutien du ministère turc de la Culture et du Tourisme, a réuni des spécialistes internationaux, notamment des universitaires, des avocats et des experts en droit d'auteur.
Une déclaration finale en faveur des réformes
La rencontre a culminé avec une déclaration finale soulignant l'importance d'un cadre législatif pour répondre aux défis posés par la numérisation dans le secteur des médias. Selon cette déclaration:
"Un cadre législatif est nécessaire pour surmonter les défis de la numérisation dans le secteur des médias. Cela inclut une protection solide des éditeurs de presse, la priorité à l'intégrité journalistique face à la prolifération des informations synthétiques, et la création d'un marché fonctionnel favorisant la pluralité des médias et la disponibilité des nouvelles, au bénéfice ultime des consommateurs"
.
Le texte préconise un système
"simple, clair et applicable"
et propose que la Türkiye adopte un modèle de droits voisins similaire à celui de l'Union européenne (UE), tout en incluant des clauses pour équilibrer les rapports de force avec les plateformes numériques.
Une "crise du journalisme"
Lors de son intervention, Rumeysa Kalin Karabulut, avocate et journaliste, a décrit une
résultant des bouleversements économiques engendrés par la transition numérique.
"Le principal support de l'information aujourd'hui est le média numérique"
, a-t-elle déclaré, rappelant qu'autrefois, les éditeurs de presse tiraient leurs revenus des ventes de produits physiques, tels que journaux et magazines, ainsi que des publicités qui y étaient intégrées.
Avec la numérisation, les ventes physiques ont presque disparu, et le marché publicitaire s'est déplacé vers les plateformes numériques.
Karabulut a également révélé une statistique inquiétante:
"Entre 90% et 95% des revenus publicitaires issus des contenus numériques sont captés par les 'gardiens' des plateformes numériques"
.
Elle a critiqué ces plateformes qui, bien qu'elles aient bouleversé l'économie des médias, ne produisent pas elles-mêmes de contenu journalistique. De plus, elle a ajouté:
Le modèle classique de ‘nouveaux modèles commerciaux remplaçant les anciens’ ne s'applique pas ici".
Solutions internationales inspirantes
Face à cette crise, certains médias ont cherché le soutien de leurs États. Karabulut a mentionné la directive européenne sur le droit d'auteur et les droits voisins (Directive 2019/790), qui accorde des droits exclusifs aux éditeurs de presse.
Les États membres de l'UE ont intégré cette directive dans leurs lois nationales. Des réglementations similaires ont été adoptées au Canada et en Australie.
Le symposium a également exploré des pistes cruciales, notamment l'adoption d'une solution hybride combinant droits d'auteur et législation sur la concurrence, sa faisabilité en Türkiye et le rôle des contenus médiatiques dans le développement de l'IA.
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