Crédit Photo : Anthony WALLACE / AFP
Les partisans du président sud-coréen Yoon Suk Yeol brandissent des drapeaux lors d'un rassemblement près de sa résidence à Séoul, le 9 janvier 2025.
Craintes vis-à-vis de la Corée du Nord, théories du complot relayées sur YouTube et allégations de fraude électorale: des conservateurs sud-coréens expliquent à la presse pourquoi ils se sont rendus devant la résidence du président déchu Yoon Suk Yeol à Séoul pour le protéger d’une arrestation.
L’impopulaire dirigeant conservateur lutte pour sa survie politique. Parmi ses partisans, on retrouve principalement des seniors votant à droite, mais aussi un nombre croissant d’hommes plus jeunes ayant pris fait et cause pour lui.
Une loi martiale "nécessaire"
Près de la résidence de Yoon Suk Yeol, située sur une colline dans le quartier huppé de Hannam-dong à Séoul, Lee Dong-cheol, 38 ans, justifie l’instauration de la loi martiale le 3 décembre dernier.
Le Parti démocrate, majoritaire au Parlement, avait étouffé la présidence de M. Yoon après sa défaite aux législatives d’avril. Cette posture a, selon les analystes, contribué à cette décision qui a stupéfié le pays.
"Dans une situation où le Parti démocrate abuse de la destitution, la déclaration de la loi martiale était inévitable et absolument nécessaire",
affirme Lee.
Il accuse également l’opposition de proximité avec Pyongyang, déclarant:
"Je ne supporterais pas que Lee Jae-myung, un gauchiste en faveur de la Corée du Nord, ruine le pays."
Jim Kyung-jin, 25 ans, a bravé des températures glaciales pour soutenir M. Yoon. Il évoque ses préoccupations économiques, notamment l’augmentation du coût de la vie et le chômage des jeunes.
"Je pense que le parti conservateur est plus compétent économiquement"
, estime-t-il.
"Ce que j’espère vraiment, c’est une relance de l’économie, avec une amélioration de l’environnement de travail et une réponse aux problèmes comme le chômage."
YouTube joue un rôle clé dans la mobilisation en faveur de Yoon Suk Yeol. Des influenceurs d’extrême droite et des pasteurs évangéliques y diffusent des vidéos en direct des manifestations.
"Les YouTubeurs fournissent des informations plus détaillées que les médias traditionnels"
, déclare Shin Jong-ho, 34 ans.
M. Yoon, lui-même, suit ces vidéos et encourage ses partisans. Selon Shin,
"la presse cherche uniquement à publier des gros titres négatifs sur nous"
, ce qui pousse les gens à privilégier YouTube pour des informations
.
Théories du complot et méfiance envers les médias
Certains partisans, comme Kim Seung-bin, 38 ans, sont convaincus que le parti d’opposition collabore avec Pyongyang et Pékin. Il pointe également des accusations de fraude électorale non prouvées, relayées par M. Yoon, qui a déclaré la loi martiale en partie pour répondre à ces doutes.
La Commission nationale électorale a néanmoins affirmé à la presse qu’aucun élément ne prouvait de fraude lors des élections législatives de 2020 ou 2024.
Noh Jong-uk, 39 ans, soutient M. Yoon face à ce qu’il considère comme une couverture médiatique biaisée.
"Le Parti démocrate avait instauré une dictature législative avant la loi martiale"
, estime-t-il.
"Les médias ont dépeint le président comme une force maléfique. Les gens devaient agir, c’est pourquoi je suis sorti".
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