"Les responsables de la barbarie à Gaza devront tôt ou tard répondre de leurs actes devant le droit international, au même titre qu'à Srebrenica", a déclaré ce jeudi le Président turc, Recep Tayyip Erdogan.
Le chef de l'État turc a prononcé ce jeudi une allocution vidéo à l'occasion de la commémoration du 29e anniversaire du génocide de Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine. De plus, il a déploré:
Aujourd’hui, les institutions et organisations internationales assistent au massacre d'environ 40 000 innocents, dont 16 000 enfants, comme elles l'ont fait il y a 29 ans.
Erdogan a dit souhaiter sincèrement qu'un consensus interne couvrant tous les secteurs prévale en Bosnie-Herzégovine, ajoutant que tout le monde devrait garder à l'esprit que personne ne gagne au conflit et à la tension.
Les victimes nouvellement identifiées enterrées
Chaque année, le 11 juillet, les nouvelles victimes identifiées du génocide de 1995 sont enterrées dans un cimetière du Mémorial de Potocari, en Bosnie-Herzégovine. La plus jeune victime à être enterrée cette année qui était Beriz Mujic, 17 ans, né en 1978 à Zvornik. Ses restes ont été retrouvés 28 ans après son assassinat et ont été exhumés en mai 2023. Il a été tué en juillet 1995 dans la région de Suceska, près de Bratunac, et ses restes ont été découverts et exhumés dans la région de la ville. Mujic sera inhumé à côté de son frère Hazim, dont les restes ont été enterrés en 2013. Le corps de leur père, Omer Mujic, n'a pas encore été retrouvé.
La victime la plus âgée qui sera enterrée jeudi est Hamed Salic, né en 1927. Il avait 68 ans lorsqu'il a disparu à l'été 1995 dans la ville de Zepa. Ses restes ont été exhumés en mai 2014 et identifiés récemment. Des milliers de personnes de différents pays assisteront aux cérémonies de funérailles et d'enterrement. Après les funérailles de cette année, le nombre de victimes enterrées au cimetière atteindra 6 765 personnes.
Le génocide de Srebrenica
Le génocide de Srebrenica, perpétré en juillet 1995, a coûté la vie à plus de 8 000 hommes et jeunes garçons musulmans de Bosnie, lorsque les forces serbes de Bosnie ont attaqué la ville, malgré la présence des troupes néerlandaises de maintien de la paix. Les forces serbes tentaient d'arracher des territoires aux Musulmans de Bosnie et aux Croates pour former un État.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies avait déclaré Srebrenica "zone de sécurité" au printemps 1993. Cependant, les troupes dirigées par le général Ratko Mladic, qui a ensuite été reconnu coupable de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide, ont envahi la zone sous responsabilité de l'ONU. Les troupes néerlandaises n'ont pas réagi lorsque les forces serbes ont occupé la zone, tuant quelque 2 000 hommes et jeunes garçons au cours de la seule journée du 11 juillet. Environ 15 000 habitants de Srebrenica ont fui vers les montagnes environnantes, mais les troupes serbes ont pourchassé et tué 6 000 autres personnes.
En 2007, la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye a statué qu'un génocide avait été commis à Srebrenica. Les efforts se poursuivent pour retrouver les victimes disparues du génocide. Le 11 juillet de chaque année, les dépouilles identifiées sont inhumées lors d'une cérémonie commémorative au cimetière du Mémorial de Potocari.
Le 8 juin 2021, lors d'un procès en deuxième instance, le mécanisme international a permis d'exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux, les juges ont confirmé le verdict du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie condamnant Mladic à la prison à vie pour génocide, persécution, crimes contre l'humanité, extermination et autres crimes de guerre perpétrés en Bosnie-Herzégovine.