Au Niger, la culture du moringa est une tradition. Depuis des décennies, cette plante est cultivée un peu partout sur l’étendue du territoire par quelques grands producteurs et des milliers de petits paysans. A Niamey, cette plante est transformée dans quelques laboratoires en produits à usage cosmétique ou thérapeutique. Toutefois, la grande partie de la production est utilisée de façon traditionnelle. Les feuilles sont cuites et consommées sous forme de sauce ou en tisane. Des préparations très prisées durant le mois du jeûne musulman, le Ramadan.
Depuis plusieurs années, Saley Guissa cultive le moringa dans la localité à Timbarkawane, une localité de Baleyara, un département de la région de Tillaberi dans l’Ouest du Niger. Ce petit producteur travaille en famille sur son terrain de quelques hectares. Dans cette localité, des centaines de jeunes réunis dans une coopérative de producteurs. Les jeunes producteurs ne se plaignent pas de leur activité surtout pendant ce mois de Ramadan où la consommation de moringa est très prisée.
Comme ces producteurs, Mariama Amadou évolue dans la chaîne des valeurs du moringa. Depuis plus de 30 ans, elle utilise les feuilles de cette plante dans la préparation de plusieurs mets. Dans son restaurant de fortune au bord d’une rue à Niamey, elle propose à ses clients le couscous traditionnel appelé "Dambou" dans lequel, entre le moringa. Il y a aussi des sauces à base de feuilles de moringa accompagnées de riz ou de pâte de maïs ou de mil.
Au Niger, beaucoup consomme le moringa pour les vertus qu’on attribue dans l’opinion. Des vertus que le nutritionniste Ousseini Garba ne dément pas. Dans son cabinet à Niamey, il prescrit beaucoup de remèdes à base de "l'arbre de vie". Le spécialiste explique que sur le plan nutritionnel, toutes les parties de cette plante sont comestibles. Ce qui, selon lui, veut dire que l’organisme peut les puiser dans le moringa.
Sans aucun doute, le moringa est l’une des plantes médicinales les plus consommées. Elle est très prisée lors de grands évènements tels que les baptêmes, mariages ou autres cérémonies traditionnelles. D’après le Réseau national des Chambres d'Agriculture du Niger, près de 50 mille personnes sont employées dans la chaîne de valeur du moringa au Niger.