L'annonce récente du gouvernement camerounais concernant la hausse des prix des carburants a semé l'inquiétude parmi les consommateurs. Le litre de super atteint désormais 840 FCFA dans les stations-service, soit une augmentation de 110 FCFA (+15% par rapport aux 730 FCFA précédents), tandis que le litre de gasoil coûte maintenant 828 FCFA, soit une hausse de 108 FCFA (+15% par rapport aux 720 FCFA précédents). Les autres produits, tels que le pétrole lampant à 350 FCFA le litre et le gaz domestique à 6 500 FCFA pour la bouteille de 12,5 kg, conservent leurs prix inchangés.
Les chauffeurs de taxi sont déjà confrontés aux effets négatifs de la hausse du coût du carburant. Avec l'augmentation du prix du carburant, leurs dépenses quotidiennes augmentent considérablement. Les courses deviennent plus coûteuses et les marges bénéficiaires se réduisent.
Pour compenser cette hausse des coûts, certains chauffeurs ont été contraints d'augmenter leurs tarifs de manière unilatérale pour les plus téméraires ; ce qui n’a pas manqué de susciter des réactions d'indignation au sein de la population.
A cet effet, Inès, revendeuse de produits vivriers dans la cité capitale, signale déjà la pénurie de certaines denrées sur le marché comme les pommes de terre, les carottes ou les choux. Selon les fournisseurs venant des zones rurales du pays nous dit-elle, les revendeuses devraient payer davantage pour faire monter les vivres en ville pour compenser leur carburant qu’ils paient plus cher.
Le transport étant un élément essentiel de l'économie, la hausse du prix du carburant affecte tous les secteurs d'activité. Les entreprises, les petits artisans et commerçants, qui dépendent des transports pour écouler leurs produits, déjà fragilisés par la crise sanitaire de 2020 qui a fortement impacté l’année 2021, verront probablement leurs charges augmenter.
La réaction habituelle face à la hausse du prix du carburant est l’augmentation des prix des biens de consommation courante. Mais les autorités affirment qu’il s’agirait d’une augmentation illégale, car décidée arbitrairement et surtout unilatéralement.
Lors d'une conférence de presse conjointe tenue le 6 février dernier, les ministres de la Communication, des Finances, du Travail et de la Sécurité sociale, du Commerce, de l'Eau et de l'Énergie, ainsi que des Transports ont apporté des éclaircissements sur l'ajustement des prix des produits pétroliers et ont annoncé des mesures d'accompagnement pour atténuer l'impact de cette hausse sur les populations. Le ministre de la Communication a souligné l'importance de ces mesures pour répondre aux préoccupations des citoyens face à cette augmentation des prix. Parmi ces mesures, figurent :
La majorité des Camerounais considèrent que les mesures annoncées sont insuffisantes pour compenser l'augmentation du coût de la vie, ce qui renforce cette inquiétude. Par conséquent, bien que l'atmosphère reste relativement calme, une tension persiste dans les principales villes du pays.