Crédit Vidéo : Franck Péraise Mballa / Nouvelle Aube
Des rumeurs sur la santé de Paul Biya, président du Cameroun âgé de 91 ans, ont provoqué des spéculations sur son décès, auxquelles le gouvernement a réagi fermement.
Depuis plusieurs jours, le Cameroun est agité par des rumeurs concernant l’état de santé de son président, Paul Biya. À 91 ans, le chef de l’État, au pouvoir depuis 1982, est devenu une figure emblématique, mais également controversée, de la scène politique africaine. Les spéculations sur sa santé ont atteint leur paroxysme avec des allégations de son décès, ce qui a suscité une réaction rapide et ferme du gouvernement camerounais.
Le 8 octobre 2024, le gouvernement camerounais a publié un communiqué pour mettre un terme aux rumeurs infondées circulant sur les réseaux sociaux et dans certains médias.
Le porte-parole du gouvernement a affirmé que Paul Biya
et qu’il
"rejoindra le Cameroun dans les prochains jours"
.
Ce démenti a été accueilli avec un mélange de scepticisme et d’amusement par la population, qui semble avoir pris l’habitude des silences prolongés de leur président.
Le communiqué a également souligné que les spéculations sur l’état de santé du président relèvent
"du fantasme et de la pure imagination de leurs auteurs"
. Cette déclaration vise à rassurer la population tout en dénonçant la propagation de fausses informations qui peuvent nuire à la stabilité du pays.
Un leader établi dans le temps
Paul Biya est l’un des chefs d’État les plus anciens en exercice au monde, ayant pris le pouvoir le 6 novembre 1982 après la démission inattendue de son prédécesseur, Ahmadou Ahidjo.
Sa longévité au pouvoir, qui dépasse les 41 ans, fait de lui une figure incontournable de la politique camerounaise et africaine.
Il est le deuxième chef d’État vivant ayant passé le plus de temps à la tête de son pays, juste derrière Teodoro Obiang Nguema de la Guinée équatoriale.
Cette longévité suscite des interrogations sur la succession et l’avenir politique du Cameroun, surtout dans un contexte où les rumeurs sur sa santé viennent alimenter des débats sur la nécessité d’une transition politique.
Les critiques de son régime pointent souvent du doigt un manque de transparence et de communication, ce qui exacerbe les tensions et les incertitudes.
Le silence radio de Paul Biya
La situation a été exacerbée par le fait que Paul Biya a disparu des radars après son déplacement à Pékin pour le Forum de coopération Chine-Afrique (Focac) qui s’est tenu du 4 au 6 septembre 2024. Son absence remarquée à des événements majeurs comme la 79e Assemblée générale des Nations Unies et le sommet de la Francophonie en France a alimenté les spéculations. De plus, il a également manqué la finale de la Coupe du Cameroun, un événement sportif très suivi dans le pays.
Cette série d’absences a conduit certains observateurs et citoyens à s’interroger sur l’état de santé du président. Un ancien candidat à la présidentielle a même adressé une lettre au directeur du cabinet de la présidence, Christian Ntimbane, demandant plus de transparence sur la situation du président. Et de souligner:
S’il est en congés, dites-le. S’il est malade, dites-le aussi. Un président de la République peut tomber malade.
Face à cette pression, le gouvernement a finalement réagi en expliquant que Paul Biya s’était
"accordé un bref séjour privé en Europe"
. Cette explication, bien que rassurante pour certains, n’a pas totalement apaisé les inquiétudes.
Les Camerounais, habitués aux silences
de leur président, continuent d’attendre des nouvelles concrètes et des apparitions publiques.
Le ministre Jacques Fame Ndongo, dans une mise au point sur Facebook, a également démenti fermement les rumeurs de décès, qualifiant ces allégations de
"nouvelle dénuée de tout fondement"
. Il a exhorté la population à ne pas céder à la panique et à faire preuve de maturité politique face à ce qu’il a qualifié de
"stratagème fantasmagorique"
.
Une population amusée et résiliente
La population camerounaise semble prendre ces rumeurs avec un certain amusement. Après des décennies de gouvernance de Paul Biya, les citoyens ont appris à naviguer dans un paysage politique souvent marqué par le silence et l’incertitude. Beaucoup attendent calmement que la situation se clarifie, tout en continuant à mener leur vie quotidienne.
Cette résilience face aux rumeurs pourrait également être interprétée comme un signe de maturité politique. Les Camerounais semblent conscients des enjeux entourant leur président et de l’importance de maintenir une certaine stabilité, même en période de spéculation.
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