L'ironie du sort. Il y a environ dix ans, l'organisation terroriste PKK avait mis fin au processus de paix en invoquant la menace de Daech à Kobané (Ayn al-Arab). En réalité, à cette époque, les États-Unis avaient commencé à collaborer avec le PKK, et l'organisation s'était lancée dans son rêve de créer un État en Syrie. Au cours de la décennie écoulée, le PKK a gagné du terrain en Syrie mais a été expulsé de Turquie et a perdu son influence en Irak. Aujourd'hui, la question se pose pour la Syrie, en particulier pour Ayn al-Arab.
Dans ce contexte, le PKK redoutait la normalisation des relations entre Ankara et Damas (et observait également avec inquiétude les discussions entre Ankara et Washington). Les élections locales organisées par le PKK en juin dernier s'expliquent par ces préoccupations. Mais depuis, le régime d'Assad a été renversé, et les relations entre Ankara et Damas ont franchi un nouveau cap. L'organisation mesure les conséquences de cette situation.
1. Les développements amorcés par la poignée de main entre le leader du MHP, Devlet Bahçeli, et les représentants de DEM au parlement, le 1er octobre.
2. Les échanges entre le PKK/YPG (via les FDS) et Damas.
Le PKK suit une stratégie similaire en Syrie et à Kandil, dévoilant progressivement ses intentions. Voici les détails, en commençant par la Syrie.
En Syrie, une partie d’échecs complexe se joue. Le régime de Damas s'appuie sur l'expertise d'Ankara, tandis que le PKK/FDS bénéficie du soutien stratégique américain.
Le ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a défini les attentes d'Ankara en Syrie:
Fidan a également déclaré le 22 décembre:
La Syrie doit se débarrasser de Daech et du PKK/YPG
L'organisation terroriste observe cette dynamique et ajuste sa position. Son chef, Mazloum Abdi, a reconnu la présence du PKK en Syrie et proposé la création d’une zone démilitarisée à Ayn al-Arab sous supervision américaine (17 décembre). Bien qu’il n’ait pas explicitement déclaré vouloir déposer les armes, il a évoqué une possible intégration des FDS au sein de l’armée syrienne.
Chara a confirmé le 29 décembre que des négociations étaient en cours pour intégrer les FDS aux forces armées syriennes.
L'appel lancé par Bahçeli pour qu’Öcalan déclare la dissolution du PKK survient dans un contexte de changements profonds. Après des années de stagnation, la situation sur le terrain évolue rapidement avec le départ d’Assad et la nouvelle donne en Syrie.
Le PKK, sous pression, pourrait chercher à utiliser ce processus pour obtenir une pause dans les opérations militaires. Cependant, cette option est irréaliste. Ce que l’on attend d’Öcalan, c’est un appel clair à la dissolution de l’organisation, suivi par Kandil.
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