La crise anglophone a commencé avec des revendications de la part des enseignants et des avocats anglophones, qui se plaignaient de la marginalisation de la langue anglaise et des institutions judiciaires. Les manifestations qui ont suivi ont conduit à une escalade des tensions, avec des groupes séparatistes appelant à l'indépendance des régions anglophones sous le nom d'Ambazonie.
Le Grand Dialogue National avait pour but de trouver des solutions à ces revendications et de restaurer la paix. Cependant, le bilan de la mise en œuvre des mesures annoncées est mitigé. Les combats continuent dans certaines zones, et la situation humanitaire s'est détériorée, avec de nombreux déplacés en raison des violences.
Selon Chuo Walters, consultant sur la crise anglophone, le dialogue a permis des avancées dans certains domaines, notamment la nomination de magistrats anglophones dans les tribunaux. Cela répondait à l'une des principales revendications des manifestants. Toutefois, il souligne que le problème de la crise ambazonienne persiste, ce qui a conduit l'armée camerounaise à adopter une stratégie militaro-sécuritaire pour tenter de rétablir l'ordre.
L’arrestation des leaders séparatistes est également un aspect important de la situation actuelle. Récemment, Cho Ayaba, l'un des leaders influents des séparatistes anglophones, a été arrêté en Norvège le 26 septembre 2024. Cette arrestation a été effectuée par la police criminelle norvégienne (Kripos), qui a indiqué qu'elle le soupçonnait d'avoir un rôle central dans le conflit armé en cours au Cameroun.
Parallèlement les efforts de médiation se poursuivent loin des regards du public et des caméras.
Cinq ans après le Grand Dialogue National, il est évident que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour aborder les défis persistants de la crise anglophone au Cameroun. Les autorités doivent continuer à travailler sur la mise en œuvre des résolutions du dialogue, tout en garantissant la sécurité des populations dans les régions affectées, ce qui reste encore difficile.