Crédit Vidéo : Guillaume Kere / Nouvelle Aube
Le 16 septembre 2024 marque le premier anniversaire de l'AES, fondée par le Burkina, le Mali et le Niger, mais les Burkinabè affichent une perception mitigée de cette initiative malgré les annonces du président en exercice, Assimi Goïta.
Le 16 septembre 2024 marque le tout premier anniversaire de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel. Tout a commencé il y a un an quand le Burkina, le Mali et le Niger signent la Charte du Liptako-Gourma instituant l'Alliance des États du Sahel. Lors du premier anniversaire, le président en exercice de l’organisation, le colonel Assimi Goïta du Mali a fait des annonces fortes mais à l’heure du bilan, les populations du Burkina ont une perception plutôt mitigée de cette initiative.
La Charte du Liptako Gourma instituant la Confédération de l’Alliance des États du Sahel a ouvert une nouvelle ère dans les relations entre le Burkina, le Mali et le Niger.
Ces trois pays dirigés par des régimes militaires se sont mis ensemble pour affronter les défis auxquels ils sont confrontés dont surtout, le terrorisme. La plus grande annonce reste toutefois, leur départ de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
À l’heure du premier bilan, dans la population burkinabé beaucoup estiment que c’est une décision salutaire. Alassane Ouédraogo, un étudiant soutient que pour le Burkina, la CEDEAO ne servait plus à rien. Lui ne ressent aucun effet négatif suite à la rupture avec l’organisation ouest-africaine.
"Même les populations qui sont de la CEDEAO se voient plus dans l’AES que dans la CEDEAO parce qu’on pourrait dire qu’elle a carrément dévié de ses objectifs. Contrairement, dans l’AES, nous sentons cette africanité en nous et on a espoir que le lendemain sera meilleur"
, justifie l’étudiant.
De son côté, Ali Convelbo, un commerçant n’est pas aussi enthousiaste. Il estime que l’AES ne se porte bien que sur le volet de lutte contre le terrorisme. Pour le reste, renseigne-t-il, l’AES reproduit pour le même les mêmes erreurs que la CEDEAO.
"Si vous voyez ceux qui voyagent par les frontières, ils subissent toujours les mêmes tracasseries que lorsqu’on était dans la CEDEAO. Donc nous demandons aux policiers de ces trois pays-là de rentrer dans la même dynamique que les présidents de l’AES"
, recommande-t-il.
Selon l'analyste de Labidi Naba, le processus d'intégration institutionnelle est déjà en marche, avec plusieurs actions concrètes permettant aux populations de percevoir les effets de l'Alliance des États du Sahel (AES). Cependant, il appelle à renforcer les actions pour répondre pleinement aux attentes des populations.
"Il faut dire que le processus institutionnel d’intégration des peuples se fait déjà sentir mais aussi, les peuples entre eux sont en parfaite cohésion et il y a un certain moulage des différents rapports de ces différents peuples. Ce qui doit être mis en place, je pense à un parlement. Au niveau de la société civile, il faut que la confédération insuffle et suscite la mise en place d’une société civile des peuples de la confédération des États du Sahel"
, conseille M. Naba.
Le 15 septembre dernier, le président Assimi Goïta, président en exercice de l’organisation a annoncé la mise en circulation prochainement, d'un passeport biométrique de l'AES ainsi que la création d'une banque d'investissement et d'un fond de stabilisation.