De plus en plus de jeux vidéo sont vendus comme des biens, mais sont conçus pour être totalement injouables dès que le support prend fin, estime le collectif dans sa pétition, qui interroge la légalité de ce procédé.
La pratique n'est pas nouvelle, mais elle concernait principalement jusqu'ici les jeux uniquement jouables en ligne, dont la fermeture des serveurs actait souvent leur disparition, comme ce fut le cas pour les titres "Star Wars Galaxies" (2003-2011) ou "Warhammer Online" (2008-2013).
Mais ce qui a mis le feu aux poudres, c'est l'arrêt par l'éditeur français Ubisoft le 1er avril de "The Crew", un jeu de course automobile sorti en 2014 et qui comptait près de 12 millions de joueurs deux ans après sa sortie. Il a connu plusieurs suites depuis.
Bien que jouable en ligne, "The Crew" dispose d'une partie solo que les joueurs pouvaient parcourir sans avoir besoin d'être connectés. Depuis la désactivation des serveurs, le jeu ne se lance tout simplement plus.
Pour le collectif "Stop destroying videogames", la mise au rebut de "The Crew" représente l'une des meilleures occasions de demander des comptes à un éditeur.
Lors de l'acquisition, l'acheteur est bien propriétaire du support physique (Blu-ray ou cartouche par exemple), mais en ce qui concerne le contenu, ça reste une œuvre de l'esprit, qui n'est donc pas soumise à une vente mais à une licence d'utilisation, affirme l'expert.
De son côté, l'organisation Video Games Europe, qui regroupe des développeurs européens dont Ubisoft, assure que ce genre de décision n'est jamais pris à la légère.
En France aussi, où la pétition a recueilli plus de 20 000 signatures, des voix commencent à s'élever contre cette pratique.
On ne veut pas que tout ce pan de la culture disparaisse, alerte Axel Nizard. Alors on va tenter de faire bouger tout ça.