Les empoisonnements par champignons sont la principale cause de mortalité dans les cas d'intoxication alimentaire à travers le monde. En Chine, 788 décès par ingestion de champignons vénéneux ont été recensés entre 2010 et 2020, souligne les auteurs de l'étude.
Il n'existe actuellement pas de véritable antidote à l'intoxication phalloïdienne, qui endommage foie et reins, faute de bien connaître la composition du principal constituant toxique du champignon, l'alpha-amanitine.
Une équipe dirigée par un chercheur de l'université Sun-Yat-sen de Canton (sud de la Chine) a essayé de cibler cette toxine à l'aide du criblage génétique CRISPR, qui permet de comprendre le rôle des gènes dans les infections virales et les empoisonnements.
Cette même technologie leur avait permis de trouver, en 2019, un potentiel antidote contre les piqûres mortelles des méduses-boîtes, l'un des animaux les plus venimeux au monde.
Les chercheurs ont réussi à identifier la protéine, STT3B, principale responsable de la toxicité de l'amanite phalloïde.
Ils ont fouillé ensuite dans la base de données de la FDA en y débusquant une molécule susceptible d'inhiber la protéine incriminée: le vert d'indocyanine (ICG). Ce colorant fluorescent est administré aux patients pour pouvoir visualiser certains vaisseaux sanguins, ou déterminer le débit sanguin hépatique.
L'équipe a désormais l'intention de tester les effets du vert d'indocyanine sur l'empoisonnement chez l'humain.
De précédents traitements contre l'intoxication phalloïdienne ont été testés, notamment la silybine, un extrait de chardon-Marie, et la pénicilline, mais leurs mécanismes d'action restent encore mystérieux.