Vingt-trois films sont en lice pour le Lion d'or à la 80e édition du Festival de Venise, dont le palmarès sera dévoilé samedi soir. En voici la liste:
BASTARDEN de Nikolaj Arcel: Pour une fois, Mads Mikkelsen n'est pas le plus méchant. Dans cette fresque historique, le plus célèbre des acteurs danois joue un militaire en quête de revanche sociale, dans le Danemark du XVIIIe siècle.
DOGMAN de Luc Besson: Un marginal (Caleb Landry Jones) élevé par des chiens, cambrioleur et drag queen à ses heures perdues, se mue en serial killer. Le réalisateur du "Grand Bleu" et du "Cinquième Elément" a sorti les grands moyens pour son retour au cinéma, sans faire l'unanimité.
LA BÊTE de Bertrand Bonello: Le réalisateur français a emprunté à l'esprit de David Lynch et embarqué Léa Seydoux dans un voyage hallucinatoire. Cette histoire d'amour à travers les époques a séduit les critiques.
HORS-SAISON de Stéphane Brizé: Après une trilogie sociale, le réalisateur français se tourne vers le mélo en filmant les retrouvailles entre un acteur dépressif (Guillaume Canet) et son amour de jeunesse (Alba Rohrwacher) dans un centre de thalassothérapie.
ENEA de Pietro Castellitto: Un tableau cruel de la bourgeoisie romaine, perdue entre avidité et nombrilisme, à travers le portrait croisé de deux trentenaires à la dérive s'improvisant trafiquants de drogue.
MAESTRO de Bradley Cooper: Après "A Star is Born", Bradley Cooper interprète un Leonard Bernstein plus vrai que nature dans "Maestro", qu'il réalise. Ce biopic Netflix aborde la figure du compositeur et chef d'orchestre par le prisme de sa vie privée.
PRISCILLA de Sofia Coppola: La réalisatrice de "Marie-Antoinette" choisit de prendre le point de vue de Priscilla Presley, jusqu'ici restée dans l'ombre, pour raconter sur grand écran "les hauts et les bas" du couple de légende qu'elle formait avec le "King".
FINALMENTE L'ALBA de Saverio Costanzo: Au pic de l'âge d'or du cinéma italien, 24 heures de la vie d'une jeune Romaine qui, de figurante aux studios de Cinecittà, se voit propulsée dans l'univers de rêve des stars du moment, une cage dorée périlleuse pour une ingénue au coeur pur.
COMANDANTE de Edoardo De Angelis: L'histoire vraie d'un commandant de sous-marin italien, incarné par la star italienne Pierfrancesco Favino, qui au début de la Seconde guerre mondiale décide de sauver l'équipage du navire belge qu'il vient de couler.
LUBO de Giorgio Diritti: Une évocation du drame véritable des enfants de nomades retirés de force à leurs parents en Suisse à travers l'odyssée tragique de Lubo, un artiste de rue enrôlé de force dans l'armée helvétique lors de la Seconde guerre mondiale et qui recherche après la fin du conflit les traces de ses trois enfants.
ORIGIN de Ava DuVernay: En se basant sur un best-seller américain, la réalisatrice de "Selma" analyse les origines du racisme en explorant aussi bien la ségrégation raciale aux Etats-Unis que la politique antisémite du régime nazi et le système des castes en Inde.
THE KILLER de David Fincher: Une mise en scène efficace pour le compte de Netflix, avec le retour devant la caméra dans un rôle de tueur à gages de l'acteur Michael Fassbender, qui s'était lancé dans la course automobile.
MEMORY de Michel Franco: Jessica Chastain incarne une ex-alcoolique tombant amoureuse d'un homme atteint de démence interprété par Peter Sarsgaard. Le cinéaste mexicain mêle traumatismes enfouis, les droits des personnes souffrant de handicaps à contrôler leur propre vie et amnésie.
IO CAPITANO de Matteo Garrone: l'auteur de "Gomorra" relate l'épopée émouvante et glaçante de deux jeunes cousins sénégalais qui décident de quitter Dakar pour tenter leur chance en Europe. Un voyage périlleux marqué par des marches éreintantes à travers le Sahara, des tortures dans les geôles libyennes et l'indifférence de l'Europe face à leur détresse.
LE MAL N'EXISTE PAS de Ryusuke Hamaguchi: Après avoir remporté un prix à Cannes et l'Oscar du meilleur film étranger pour "Drive My Car", le réalisateur s'est plongé dans le Japon rural pour son nouveau film, un conte énigmatique qui ne livre pas toutes ses clés.
GREEN BORDER de Agnieszka Holland: Grand nom du cinéma polonais, la réalisatrice dénonce la politique migratoire de l'Europe en montrant le calvaire de migrants pris en étau à la frontière entre la Pologne et le Bélarus.
DIE THEORIE VON ALLEM de Timm Kröger: Ambitieux, ce premier film allemand en noir et blanc mêlant univers fantastique et influences hitchcockiennes n'a pas vraiment convaincu les critiques.
POOR THINGS de Yorgos Lanthimos: Le réalisateur grec tient la corde dans la course au Lion d'or parmi les critiques avec ce Frankenstein au féminin où Emma Stone incarne une créature candide qui fait son éducation sentimentale et sexuelle.
EL CONDE de Pablo Larraín: Malgré un pitch alléchant, avec le dictateur Pinochet et la "dame de fer" britannique Margaret Tatcher en vampires, le réalisateur Pablo Larrain a déçu avec cette parodie produite par Netflix.
FERRARI de Michael Mann: L'un des films les plus classiques de la compétition, avec Adam Driver dans le rôle d'Enzo Ferrari, fondateur de la marque automobile du même nom, pour un biopic léché.
ADAGIO de Stefano Sollima: Les deux acteurs phare du cinéma italien, Pierfrancesco Favino et Toni Servillo, sont à l'affiche de ce film où s'affrontent policiers véreux et gangsters en pré-retraite dans une Rome décadente se donnant des airs de Los Angeles.
WOMAN OF... de Małgorzata Szumowska et Michał Englert: Ce film polonais montre sur plusieurs décennies la transition d'un père de famille, qui s'est toujours senti femme, dans une ville de province.
HOLLY de Fien Troch: Tragédie belge flamande matinée de fantastique, "Holly" imagine le parcours d'une jeune femme dotée d'un don: rendre les autres heureux.