Vue sur les Alpes françaises. Crédit photo: Eric Feferberg / AFP
Les créations d'emplois dans les énergies propres ont surpassé en 2022 celles des énergies fossiles et cette dynamique devrait s'accentuer, à condition que l'offre de main-d'œuvre suive, avertit l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans un rapport publié mercredi.
Dans sa globalité, le nombre de personnes employées dans le secteur de l'énergie s'est élevé à quelque 67 millions dans le monde en 2022, avec une augmentation d'environ 3,5 millions par rapport aux niveaux d'avant la pandémie, une croissance imputable pour
"plus de la moitié"
aux énergies de la transition (photovoltaïque, éolien, véhicules et batteries électriques, pompes à chaleur et métaux critiques), selon ce rapport sur l'emploi dans le secteur de l'énergie.
Cette dynamique a ainsi accentué la domination des énergies dites propres dans le secteur, qui ont supplanté les combustibles fossiles en 2021.
Mais si cette hausse des emplois a touché toutes les régions du monde,
"un nombre croissant d'industries énergétiques citent la pénurie de main-d'œuvre qualifiée comme un obstacle majeur à l'accélération de l'activité"
, selon une enquête réalisée par l'AIE auprès de 160 entreprises énergétiques dans le monde.
Le nombre de personnes travaillant à l'obtention de diplômes ou de certifications visant à travailler dans le secteur de l'énergie
"ne suit pas le rythme de la demande croissante"
, selon cette enquête, un écart qui concerne particulièrement les électriciens spécialisés, ainsi que les professionnels des sciences, de la technologie et de l'ingénierie.
"L'accélération sans précédent que nous avons constatée dans la transition vers les énergies propres crée des millions d'offres d'emplois dans le monde entier, mais celles-ci ne sont pas pourvues assez rapidement"
, a déploré le directeur exécutif de l'AIE Fatih Birol, cité dans le rapport.
Environ 36% des salariés du secteur de l'énergie occupent des emplois hautement qualifiés, contre environ 27% pour l'ensemble de l'économie, estime l'AIE.
"La demande croissante de travailleurs dans le secteur des énergies propres devrait se poursuivre, la croissance des nouveaux emplois compensant le déclin des rôles dans les combustibles fossiles dans tous les scénarios de l’AIE"
, conclut l'agence.
Elle estime ainsi que dans sa feuille de route
"zéro émission nette d'ici 2050"
, qui propose une trajectoire mondiale pour le secteur énergétique compatible avec la limitation du réchauffement climatique à +1,5°C,
"environ deux emplois dans le domaine des énergies propres seraient créés pour chaque emploi perdu dans le secteur des combustibles fossiles".
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