Le hip-hop célèbre a célébré vendredi son demi-siècle d'existence après sa naissance lors d'une fête dans le Bronx de New York.
Le 11 août 1973, au rez-de-chaussée d'un immeuble HLM un DJ d'origine jamaïcaine, DJ Kool Herc, innove: en faisant tourner le même disque sur deux platines, il isole les séquences de rythmes et percussions et les fait durer dans les enceintes.
Des accents disco des débuts aux paroles chocs de la trap, ce courant musical n'a cessé d'évoluer. En voici les grandes phases:
"Old school"
Le hip-hop dit "old school" correspond aux premiers enregistrements commerciaux de 1979 à 1983, comme le titre "Rapper's Delight" de The Sugarhill Gang, premier succès rap de l'histoire, sorti le 16 septembre 1979 et conservé à la prestigieuse Bibliothèque du Congrès à Washington.
A ses débuts, le hip-hop s'axe sur le thème de la fête, avec des techniques de rap simples et un tempo modéré, avant que le groupe Grandmaster Flash and the Furious Five avec sa chanson "The Message", qui décrit avec réalisme la vie et la pauvreté dans les ghettos, n'apporte un style "conscient" au genre.
Afrika Bambaataa, DJ Kool Herc, Melle Mel et Grandmaster Caz figurent aussi parmi les artistes majeurs de cette époque.
Côte est
Introduisant des éléments jazz et R&B, les groupes De La Soul et A Tribe Called Quest deviennent des pionniers du "hip-hop alternatif" tandis que les femmes commencent à s'imposer sur scène, avec notamment Salt-N-Pepa, Foxy Brown et Lauryn Hill, championne du rap mélodique.
Le rappeur The Notorious B.I.G., soutenu par Puff Daddy, devient le roi de la côte est avec la sortie de son album culte "Ready to Die" en 1994, jusqu'à son meurtre en 1997.
Côte ouest
Le hip-hop de la côte ouest, au tempo rapide, influencé par la musique électronique, connaît son apogée au milieu des années 90, lorsque le gangsta rap et le G-Funk commencent à s'imposer.
Après sa dissolution, certains membres font une éclatante carrière solo comme Ice Cube et Dr. Dre dont l'album "The Chronic" introduit au public un certain Snoop Dogg, dont le style décontracté devient un symbole de la G-Funk.
Tupac Shakur, considéré comme l'un des plus grands rappeurs de l'histoire, s'élève aussi contre l'injustice dans ses textes avant son meurtre en 1996, quelques mois avant celui de son grand rival The Notorious B.I.G. (Biggie).
Bling-bling
Le triomphe commercial de Biggie ouvre la voie à d'autres stars de la côte est comme Jay-Z, DMX, Busta Rhymes et 50 Cent. Le bling-bling du tournant des années 2000 est né.
Nicki Minaj est de son côté saluée pour son flow foudroyant tandis que Kendrick Lamar devient l'un des rappeurs les plus influents de sa génération avec ses textes politiques et poétiques.
Trap
Dans les années 2010, le noyau dur du rap migre à Atlanta en Géorgie dans le sud du pays, où se développent la trap, un sous-genre du hip-hop marqué par des cymbales et de la batterie électronique.
La trap, dont le nom fait référence aux lieux où se déroule le trafic de drogue, reste l'un des styles de musique américaine les plus populaires, son influence allant de la pop à la musique électronique en passant par le reggaeton.
Le drill, autre sous-genre, qui renoue avec les paroles agressives du gangsta rap, a vu le jour à Chicago avant de s'imposer à New York avec des rappeurs comme Pop Smoke, Fivio Foreign et Ice Spice.