Crédit photo: JOHN WESSELS / AFP
La justice du Zimbabwe a rejeté samedi le recours de 14 députés de l'opposition qui ont perdu leur siège après le succès d'un stratagème fomenté par un mystérieux "imposteur", parvenu à les faire disqualifier auprès du Parlement.
Des élections partielles seront organisées le 7 décembre pour les remplacer.
Début octobre, un certain Sengezo Tshabangu se présentant comme le
"secrétaire général par intérim"
du premier parti d'opposition, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), a adressé un courrier au Parlement affirmant que 15 députés élus ont en fait quitté le parti.
Le chef de la CCC, Nelson Chamisa, a demandé au président de l'Assemblée de ne pas tenir compte de cette lettre par ailleurs truffée de fautes, expliquant que l'auteur n'était pas membre du parti d'opposition et qu'aucun membre n'avait quitté les rangs.
Le mois dernier, la commission électorale a néanmoins reçu un courrier du Parlement déclarant vacants les sièges des 15 députés en question, dont 14 ont déposé un recours en justice.
"Les requérants n'ont pas produit les statuts de leur parti ni aucun document montrant que M. Tshabangu n'était pas membre de la CCC. Ils se sont contentés de dire qu'il ne l'était pas"
, a souligné le juge, rejetant leur recours.
La CCC a dénoncé une institution judiciaire aux mains du pouvoir:
"il n'y a plus aucun doute sur l'état de compromission de notre système judiciaire"
, a fustigé sur X le porte-parole du parti, Promise Mkwananzi.
Les prochaines élections partielles pourraient offrir sur un plateau une majorité des deux tiers du Parlement au parti au pouvoir, la Zanu-PF, nécessaire pour amender la Constitution.
L'affaire risque également d'aggraver les tensions politiques qui se sont accrues depuis les élections du 23 août. Selon les observateurs internationaux, le scrutin qui a abouti à la reconduction du président Emmerson Mnangagwa (81 ans) à la tête du pays, n'a pas respecté les normes démocratiques.
Le CCC affirme que plus d'une dizaine de personnes qui lui sont affiliées, y compris députés et conseillers, ont été arrêtées sur la base d'accusations fallacieuses depuis les élections.
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