Des prisons israéliennes à la direction du Hamas, qui est Yahya Sinouar, nouveau chef du Hamas ?

La rédaction
11:167/08/2024, mercredi
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Le nouveau chef du bureau politique du mouvement de résistance palestinien Hamas, Yahya Sinouar (C).
Crédit Photo : IHA / Archive
Le nouveau chef du bureau politique du mouvement de résistance palestinien Hamas, Yahya Sinouar (C).

Le mouvement de résistance palestinien Hamas a désigné mardi Yahya Sinouar comme nouveau chef de son bureau politique.

Sinouar succède à Ismail Haniyeh, assassiné à Téhéran après avoir assisté à la cérémonie de prestation de serment du nouveau président iranien le 31 juillet, selon un communiqué du groupe publié sur sa chaîne Telegram.


Le Hamas et l'Iran accusent Israël de l'assassinat de Haniyeh, mais Tel-Aviv n'a ni confirmé ni nié sa responsabilité.

Le choix de M. Sinouar, âgé de 61 ans, reflète son histoire avec le Hamas. Il a occupé les plus hautes fonctions au sein du groupe à Gaza pendant deux mandats consécutifs, le premier de 2017 à 2021 et le second à partir de 2021.


"Il ne fait aucun doute que la nomination de Sinouar à ce poste constitue un défi pour l'occupation israélienne et démontre que l'homme reste efficace, fort et maître du terrain à Gaza malgré la guerre israélienne en cours depuis près de 10 mois"
, a déclaré à Anadolu l'écrivain et analyste politique palestinien Ibrahim Al-Madhoun après la désignation de Sinouar. De plus, il a ajouté:

La désignation de Sinouar était naturelle en interne, puisqu'il était effectivement l'adjoint de Haniyeh en tant que chef du Hamas à Gaza.

Ibrahim Al-Madhoun a souligné la nécessité pour Yahya Sinouar de faire prochainement une déclaration, éventuellement par écrit, annonçant officiellement sa nomination à la tête du bureau politique du Hamas.


Enfance


Yahya Ibrahim Hassan Sinouar est né en 1962 dans le camp de réfugiés de Khan Younès, au sud de Gaza. Sa famille est originaire de la ville de Majdal Shams dans le sud d'Israël, d'où elle a été déplacée de force en 1948.


Actions


Yahya Sinouar a rejoint les Frères musulmans dès son jeune âge et a étudié à l'Université islamique de Gaza, où il a obtenu une licence en arabe. Pendant ses années universitaires, il a dirigé le "Bloc islamique", la branche étudiante des Frères musulmans.


En 1985, Sinouar a fondé l'appareil de sécurité des Frères musulmans, alors connu sous le nom d'"Al Majd", se concentrant sur la résistance à l'occupation israélienne à Gaza et la lutte contre les collaborateurs palestiniens. Cet activisme lui a permis d'acquérir l'expérience nécessaire pour assumer des rôles de leadership au sein du Hamas après sa fondation en 1987.


En Prison


En 1982, l'armée israélienne a arrêté Sinouar pour la première fois avant de le relâcher quelques jours plus tard. Il a été arrêté à nouveau plus tard dans l'année et condamné à six mois de prison pour
"participation à des activités de sécurité contre Israël"
.

Le 20 janvier 1988, Israël l'a arrêté à nouveau et condamné à quatre peines de prison à vie plus 30 ans pour avoir
"fondé l'appareil de sécurité Al Majd et participé à la création de la première aile militaire du Hamas, connue sous le nom de Moudjahidin palestinien"
. Sinouar a passé 23 ans dans les prisons israéliennes avant d'être libéré en 2011 dans le cadre de l'accord sur Shalit, un échange de prisonniers entre le Hamas et Israël qui a vu la libération de 1 027 détenus palestiniens en échange du soldat israélien Gilad Shalit.

Leadership du Hamas à Gaza


Après sa libération en 2011, Sinouar a participé aux élections internes du Hamas en 2012, remportant un siège au bureau politique et assumant la responsabilité de la supervision des Brigades Al-Qassam, l'aile militaire du groupe. En septembre 2015, les États-Unis ont ajouté Sinouar à leur liste de
"terroristes internationaux".
Selon les médias israéliens, les services de sécurité israéliens ont également inscrit Sinouar sur la liste des principales cibles d'assassinat à Gaza.

Israël, en dépit d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies exigeant un cessez-le-feu immédiat, continue son offensive brutale sur Gaza. Depuis le début de la guerre israélienne, plus de 39 600 Palestiniens ont été tués et plus de 91 600 blessés, selon les autorités sanitaires locales.

Les vastes étendus de Gaza sont en ruines, victimes d'un blocus paralysant. Israël est accusé de génocide par la Cour internationale de Justice (CIJ), qui lui a ordonné de mettre fin à son opération militaire à Rafah, où plus d'un million de Palestiniens s'étaient réfugiés avant d'être envahis le 6 mai.


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