Une trentaine de morts dans des combats au Darfour selon l'ONU

13:0313/05/2024, lundi
AFP
Des combattants du Mouvement de libération du Soudan, un groupe rebelle soudanais actif dans l'État du Darfour, qui soutient le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan, assistent à une cérémonie de remise de diplômes dans l'État de Gedaref, dans le sud-est du pays, le 28 mars 2024.
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Des combattants du Mouvement de libération du Soudan, un groupe rebelle soudanais actif dans l'État du Darfour, qui soutient le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan, assistent à une cérémonie de remise de diplômes dans l'État de Gedaref, dans le sud-est du pays, le 28 mars 2024.

Au moins 27 personnes ont été tuées et 130 blessées dans des affrontements entre l'armée soudanaise et les paramilitaires à El-Fasher dans la région du Darfour, plus d'un an après le début de la guerre au Soudan, a rapporté l'ONU dimanche.

Les affrontements, qui ont commencé vendredi, se sont poursuivis dimanche, avec des avions bombardant l'est et le nord de la ville (ouest) et des échanges de tirs d'artillerie, ont indiqué des habitants.


Pendant la seule journée de vendredi, les combats entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR) à El-Fasher ont fait au moins
"27 morts, 130 blessés et provoqué le déplacement de centaines"
de personnes, a indiqué dans un communiqué le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).

Selon Médecins sans Frontières (MSF), deux enfants et une troisième personne ont été tués samedi dans une unité de soins intensifs de l'hôpital pédiatrique Babiker Nahar, après une frappe aérienne de l'armée tout près de l'établissement.


Le toit de l'unité de soins s'est effondré entraînant
"la mort de deux enfants qui y étaient soignés",
a indiqué l'organisation dans un communiqué.

Depuis plusieurs semaines, la communauté internationale met en garde contre un carnage imminent dans la capitale de l'État du Darfour-Nord, le seul des cinq États du Darfour à ne pas être aux mains des FSR.


Dans la nuit de samedi à dimanche, la coordinatrice d'OCHA pour le Soudan, Clementine Nkweta-Salami, a fait état de tirs à
"l'arme lourde"
à El-Fasher, où vivent 1,5 million de personnes, dont 800 000 déplacés.

Vendredi, une source médicale dans le seul hôpital encore fonctionnel de la ville a déclaré à l'AFP que
"la morgue était bondée de cadavres".

"Pendant les combats, l'hôpital ne disposait pas d'ambulance pour transporter les blessés",
a affirmé OCHA dimanche.

Depuis avril 2023, le Soudan est en proie à une guerre entre l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires de son ex-adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo.


Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts. À El-Geneina, capitale du Darfour-Ouest, 10 000 à 15 000 personnes ont été tuées, selon l'ONU.

Les habitants d'El-Fasher, à environ 400 kilomètres à l'est d'El-Geneina, redoutent un scénario similaire.


Leur ville avait jusqu'à présent été relativement épargnée grâce à un accord négocié entre des groupes armés locaux et les FSR. Mais le mois dernier, les deux principaux groupes armés ont renoncé à leur neutralité pour combattre aux côtés de l'armée. En réponse, les paramilitaires ont assiégé la ville.


L'armée comme les FSR ont été accusées de bombardements aveugles sur des zones civiles et d'obstruction au passage de l'aide humanitaire, les paramilitaires étant spécifiquement accusés de nettoyage ethnique et de crimes contre l'humanité.


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