Ukraine: 51 civils tués dans un bombardement d'un village

La rédaction
17:236/10/2023, Cuma
MAJ: 6/10/2023, Cuma
AFP
Des secouristes ukrainiens déblayant les débris sur le site de la frappe russe ayant touché un magasin et un café dans le village de Groza, à l'ouest de Kupiansk, le 6 octobre 2023. Crédit photo: GENYA SAVILOV / AFP
Des secouristes ukrainiens déblayant les débris sur le site de la frappe russe ayant touché un magasin et un café dans le village de Groza, à l'ouest de Kupiansk, le 6 octobre 2023. Crédit photo: GENYA SAVILOV / AFP

L'Ukraine pleure vendredi les 51 personnes, tuées la veille dans le bombardement d'un petit village de l'est en marge des funérailles d'un soldat, l'un des plus meurtriers pour les civils depuis le début du conflit avec la Russie.

Le président Volodymyr Zelensky, en Espagne pour une réunion de dirigeants européens, a dénoncé une
"attaque terroriste inhumaine"
de la Russie, également fermement condamnée par ses alliés occidentaux, l'ONU évoquant de son côté un possible
"crime de guerre"
.

Vendredi matin, les autorités ukrainiennes ont annoncé qu'un autre bombardement russe avait tué un enfant et fait 23 blessés dont un bébé de onze mois à Karkhiv, dans la même région de l'est.

Kiev a également affirmé avoir abattu à travers le pays 25 des 33 drones d'attaque lancés dans la nuit par la Russie.


La très meurtrière attaque de jeudi a frappé en plein jour Groza, un petit village de 330 habitants proche de Koupiansk dans la région de Kharkiv.


Elle y a entièrement détruit un magasin et un café situé dans le même bâtiment et où se trouvaient une soixantaine de personnes, a déclaré le ministre de l'Intérieur Igor Klymenko.

Le gouverneur régional Oleg Synegoubov, qui a dénoncé l'attaque la plus meurtrière dans la région de Kharkiv depuis le début du conflit, y a décrété trois jours de deuil.


Selon les premières indications données par Klymenko, le bombardement de Groza a été effectué au moyen d'un missile balistique Iskander, une arme dont disposent les Russes mais pas les Ukrainiens.


À Groza, des journalistes de l'AFP ont vu des soldats avec des gants bleus embarquer dans un de leurs camions un à un des sacs blancs contenant des corps sans vie.


Crédit photo: ANATOLII STEPANOV / AFP

En début de soirée, les secouristes ont annoncé la fin de leurs opérations sur le site, établissant le bilan définitif à 51 morts et six blessés.


"Crime de guerre"


"Il n'est possible de protéger les gens contre de telles attaques (...) qu'à l'aide de la défense antiaérienne"
, a déclaré en Espagne Zelensky, en évoquant la livraison à Kiev d'un nouveau système américain Patriot.

La coordinatrice humanitaire de l'ONU pour l'Ukraine Denise Brown s'est dite
"consternée"
par la frappe contre Groza, soulignant que bombarder des civils ou des cibles civiles à dessein était un
"crime de guerre".

Berlin fera
"tout son possible"
pour que
"l'Ukraine puisse se protéger de la terreur des missiles de Poutine"
, a réagi la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

"Nous devons continuer à soutenir le peuple ukrainien parce que c'est l'effroyable réalité dans laquelle il vit"
au quotidien, a commenté la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre.

"En ciblant à dessein la population civile ukrainienne, la Russie se rend de nouveau coupable d'atrocités constitutives de crimes de guerre
", a réagi la diplomatie française.

Jeudi soir, Moscou a indiqué avoir abattu huit drones ukrainiens dans l'ouest de la Russie.


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