Tunis: Les partisans du président manifestent contre "l'ingérence étrangère" dans les affaires de la Tunisie

18:0519/05/2024, Pazar
MAJ: 19/05/2024, Pazar
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Des partisans du président tunisien scandent des slogans contre la France et brandissent des pancartes lors d'un rassemblement rejetant l'ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays, lors d'un rassemblement à Tunis le 19 mai 2024.
Crédit Photo : FETHI BELAID / AFP
Des partisans du président tunisien scandent des slogans contre la France et brandissent des pancartes lors d'un rassemblement rejetant l'ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays, lors d'un rassemblement à Tunis le 19 mai 2024.

- Suite aux déclarations du président Kaïs Saïed mettant en garde contre "l'ingérence étrangère dans les affaires de la Tunisie sous le couvert de la société civile"

Des dizaines de partisans du président tunisien Kaïs Saied ont manifesté dimanche sur l'avenue Habib Bourguiba à Tunis, la capitale, pour dénoncer ce qu'ils ont qualifié d
'"ingérence étrangère dans les affaires de leur pays".

Ce rassemblement s'est déroulé à l'invitation d'activistes, à la suite de déclarations dans lesquelles le président tunisien Kais Saied a mis en garde contre
"l'ingérence étrangère"
dans les affaires de son pays.

Mercredi soir, lors d'une rencontre avec la ministre tunisienne des Finances, Siham Boughdiri, au palais de Carthage, Saïed a dévoilé
"un document attestant que des associations (qu'il n'a pas précisées) en Tunisie ont reçu de 2011 à 2023 un financement de l'étranger dépassant les deux milliards de dinars",
selon un communiqué de la présidence de la République tunisienne.

Les manifestants sont venus de différents quartiers de la capitale, Tunis, et d'autres gouvernorats, tels que Béja (nord-ouest) et Sidi Bouzid (centre).

Ils brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire:
"Le peuple veut Kais Saied", "Le peuple veut la souveraineté nationale"
et
"Oui à la reddition des comptes, non aux ingérences étrangères".

Mercredi soir, Kais Saied a mis en garde contre
"l'ingérence étrangère dans les affaires de la Tunisie sous le couvert de la société civile".

Et de poursuivre, s'adressant à la ministre des finances, en déclarant:


Nous ne voulons pas d'une société civile qui soit le prolongement de pouvoirs et de pays étrangers, et il faut faire en sorte que les choses soient contrôlées à ce niveau.

Le même jour, Saied a chargé le secrétaire d'État auprès du ministre tunisien des affaires étrangères, Mounir Ben Rjiba, de
"convoquer les ambassadeurs étrangers accrédités en Tunisie et de leur faire part de son mécontentement face à l'ingérence dans ses affaires intérieures"
, selon la même source.

Cette mesure fait suite aux positions de certains pays étrangers qui ont exprimé leurs réserves à l'égard des récentes arrestations d'avocats, de personnalités du monde des médias et d'activistes des droits de l'homme en Tunisie.

Il est à noter que le ministère français des Affaires étrangères a exprimé, dans un communiqué publié sur son site officiel, mardi, sa
"préoccupation quant à l'arrestation de l'avocate et personnalité médiatique, Sonia Dahmani".

Les avocats tunisiens ont mené, lundi et jeudi, deux grèves générales dans tous les tribunaux pour protester contre
"l'irruption d'une brigade sécuritaire au siège de l'Ordre des avocats tunisiens, samedi et lundi soir, pour exécuter deux mandats d'arrêt à l'encontre des avocats Sonia Dahmani et Mehdi Zagrouba".

Saïed affirme que le système judiciaire est indépendant et qu'il n'interfère pas dans sa mission, tandis que l'opposition l'accuse d'utiliser le système judiciaire pour poursuivre ceux qui rejettent les mesures d'exception imposées depuis le 25 juillet 2021.


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