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France: tractations pour définir le futur gouvernement

Des tractations se poursuivent mardi en France, après des législatives qui n'ont pas dégagé de majorité, l'alliance de gauche arrivée en tête entendant proposer un Premier ministre au président Emmanuel Macron.

10:36 - 9/07/2024 mardi
AFP
Le président de la République française, Emmanuel Macron.
Crédit Photo : MOHAMMED BADRA / POOL / AFP
Le président de la République française, Emmanuel Macron.
Le chef de l'Etat, qui s'apprête à partir pour le sommet de l'Otan mercredi et jeudi à Washington, a demandé à son chef de gouvernement Gabriel Attal de rester en poste pour
"assurer la stabilité du pays"
, alors que Paris accueille les Jeux olympiques dans moins de trois semaines.

Le flou sur les contours du futur exécutif ne devrait pas être dissipé avant plusieurs jours, voire plusieurs semaines.


"On prend le temps qu'il faut pour faire les choses bien",
a justifié la patronne des écologistes Marine Tondelier.

Après la surprise des législatives où la déferlante de l'extrême droite a été freinée, la France se cherche une majorité parlementaire et une personnalité capable de rassembler et de diriger un gouvernement.


Un casse-tête, dès lors que ni le Nouveau Front populaire (NFP, gauche, autour de 190 sièges), ni le camp présidentiel (autour de 160), ni le Rassemblement national et ses alliés (extrême droite, plus de 140) ne peuvent atteindre seuls la majorité absolue (289 députés).

L'alliance de gauche, qui réunit des forces opposées sur de nombreux dossiers, entre gauche radicale, socialistes, communistes et écologistes, a lancé les grandes manœuvres.


Le président de la République recevra la proposition du NFP
"en fin de semaine, début de semaine prochaine"
, a déclaré lundi soir le patron du Parti socialiste Olivier Faure sur la chaîne privée TF1. Mais pour gouverner comment, et avec qui?

Le tribun de la gauche radicale La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, qui fait figure de repoussoir y compris au sein de son propre camp, a assuré de son côté qu'il ne voulait pas
"faire partie du problème"
, semblant écarter sa candidature à Matignon.

Mais il a aussi indiqué que le poste devrait revenir à une personnalité de son mouvement, le plus fort au sein de l'alliance de gauche.


Par ailleurs, si certains à gauche semblent ouverts à un rapprochement avec des centristes pour trouver une majorité, le socialiste Olivier Faure a rejeté les
"combinazione". 

"On ne va pas prendre un bout de machin, un bout de truc"
, a-t-il lancé, réaffirmant un des points essentiels du programme du NFP, l'abolition de la réforme des retraites, texte phare et très impopulaire du deuxième quinquennat Macron.

L’alliance prévoit aussi l'abrogation de la loi immigration et de la réforme de l'assurance chômage, mais aussi des mesures sur le pouvoir d'achat, comme l'augmentation du salaire minimum.

'Victoire à portée de main'


Simultanément, la majorité présidentielle sortante tente de conserver des chances de gouverner au sein d'une coalition du centre, après avoir évité la déroute et s'être maintenue en deuxième position devant l'extrême droite.


"Trouver une coalition de majorité relative"
, sans l'extrême droite ni la gauche radicale, prendra
"plusieurs semaines"
, a insisté un député macroniste de Paris.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, réélu député, a de son côté invité le PS à
"rompre avec La France insoumise
" afin de pouvoir
"discuter".

A l'extrême droite enfin, le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella, qui se voyait Premier ministre au soir du premier tour, a de nouveau estimé que ses électeurs avaient été spoliés par le front républicain - désistements de candidats de gauche et de centre droit - constitué contre son parti au deuxième tour.


Mais
"la victoire n'est que différée et à portée de main"
, a-t-il répété.
"Il va falloir se battre, travailler encore".

Le RN, dont la cheffe de file Marine Le Pen vise la présidentielle de 2027 après avoir été battue trois fois à cette élection depuis 2012,
"va préparer l'alternance"
pendant que les autres partis font de la
"tambouille politicienne"
a assuré M. Bardella.

Si une élection présidentielle se tenait aujourd'hui, Marine Le Pen arriverait en tête des intentions de vote devant l'actuel camp macroniste, selon un sondage publié lundi soir.


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