Thaïlande: Dissolution du principal parti d'opposition

12:5017/07/2024, mercredi
MAJ: 17/07/2024, mercredi
AFP
L'ancien candidat au poste de premier ministre thaïlandais et ex-dirigeant du Parti du mouvement pour l'avenir (MFP), Pita Limjaroenrat, s'adresse à la presse au siège du parti à Bangkok, le 9 juin 2024.
Crédit Photo : Chanakarn Laosarakham / AFP
L'ancien candidat au poste de premier ministre thaïlandais et ex-dirigeant du Parti du mouvement pour l'avenir (MFP), Pita Limjaroenrat, s'adresse à la presse au siège du parti à Bangkok, le 9 juin 2024.

La Cour constitutionnelle thaïlandaise va annoncer le 7 août sa décision sur la plainte visant le principal parti d'opposition, Move Forward (MFP), qui risque la dissolution pour avoir promis de réformer la loi de lèse-majesté durant la campagne électorale de 2023.

"La Cour constitutionnelle va délibérer et décider le 7 août"
, a écrit l'instance dans un communiqué.

L'éventuelle disparition du plus grand mouvement pro-démocratie met en doute l'avenir des libertés dans le pays, ont alerté des groupes de défense des droits. MFP, incarné par Pita Limjaroenrat, figure populaire du renouveau politique, faisait écho aux aspirations au changement des jeunes générations, après une quasi-décennie de domination par les généraux qui ont renforcé le pouvoir de l'establishment militaro-royaliste.

Le parti a remporté le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée nationale l'an dernier, mais sans parvenir à former une coalition gouvernementale, en raison du blocage de ses adversaires conservateurs qui jugent son programme trop radical. La promesse phare de MFP de réformer la législation sur le crime de lèse-majesté, qui punit de peines de prison toute critique contre le monarque et sa famille, a provoqué un retour de bâton judiciaire, au nom de la stabilité de la monarchie.


La Cour constitutionnelle avait, en janvier, assimilé cette promesse de réforme à une tentative de renverser l'Etat. C'est en vertu de cet arrêt que la commission électorale a déposé une plainte à la Cour constitutionnelle, pour dissoudre le parti et bannir de la vie politique ses dirigeants. Le chef de MFP, Chaithawat Tulathon, a répété mercredi qu'il était
"confiant"
pour le verdict et que son parti n'avait pas violé la loi à ses yeux.

La Cour constitutionnelle est au cœur de plusieurs crises qui ont secoué la Thaïlande ces deux dernières décennies, et avait notamment dissous en 2020 le parti Future Forward, l'ancêtre du MFP, un verdict qui avait débouché sur de grandes manifestations.


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