L'un des bilans les plus lourds est sans doute celui d'El-Geneina, chef-lieu du Darfour-Ouest, où depuis fin avril, combattants tribaux et civils se sont mêlés aux combats entre militaires et paramilitaires.
Au milieu, des cohortes de familles fuient, tentant d'éviter les balles sur la trentaine de kilomètres qui les séparent du Tchad voisin. Près de 160.000 personnes s'y sont déjà réfugiées pour fuir la guerre au Soudan.
De l'autre côté de la frontière, à Adré, ils s'entassent sous des bâches tendues sur des branches coupées ou forment de longues files pour obtenir de l'eau ou des vivres.
L'ONU et le humanitaires s'efforcent d'aider ces familles parties dans la précipitation, souvent sans rien pouvoir emmener de leurs maisons, pour la plupart occupées aujourd'hui par les paramilitaires.
Longtemps, Américains et Saoudiens ont négocié des trêves pour les aider à circuler. Mais depuis mercredi, Washington a jeté l'éponge. Les négociations entre émissaires des deux camps n'ont jamais réellement débuté et, surtout, pendant que les négociations s'enlisent, les troupes des deux camps se repositionnent.
La veille, les FSR annonçaient avoir abattu deux avions de l'armée.
Les habitants de Khartoum, forcés de survivre à une chaleur écrasante et à des pénuries de plus en plus mordantes sans eau ni électricité, continuent de trembler à chaque tir.
Dimanche, plusieurs d'entre eux signalent des tirs d'artillerie dans le sud de la ville et des affrontements dans sa grande banlieue.