Sommet Séoul-Tokyo-Pékin: Vers une coopération renforcée

13:4725/05/2024, samedi
AFP
De gauche à droite, le Premier ministre chinois Li Qiang, le Premier ministre japonais Fumio Kishida, et le président sud-coréen Yoon Suk. La Corée du Sud, le Japon et la Chine se rencontreront pour leur premier sommet en cinq ans.
Crédit Photo : HOSHIKO / AFP / AFP
De gauche à droite, le Premier ministre chinois Li Qiang, le Premier ministre japonais Fumio Kishida, et le président sud-coréen Yoon Suk. La Corée du Sud, le Japon et la Chine se rencontreront pour leur premier sommet en cinq ans.

L'agenda du premier sommet tripartite depuis 2019 entre Séoul, Tokyo et Pékin sera chargé: renforcement du commerce, sécurisation des chaînes d'approvisionnement, ou développement du tourisme sans visa... autant de questions sur la coopération qui figureront au programme, en lieu et place des questions géopolitiques délicates.

Le président coréen Yoon Suk-yeol rencontrera le Premier ministre Li Qiang et le Premier ministre japonais Fumio Kishida lundi à Séoul, au lendemain d'une série de réunions bilatérales.


Malgré les tensions régionales, entre essais nucléaires nord-coréens et exercices militaires chinois près de Taïwan, les trois pays délaisseront éventuellement les questions sécuritaires pour chercher un terrain d'entente et obtenir des avancées diplomatiques, selon plusieurs experts.


Défis et opportunités


Il sera important pour les trois parties de montrer
"qu'elles sont déterminées à maintenir l'élan de coopération"
malgré des
"positions politiques"
qui
"diffèrent considérablement",
explique Lee Dong-gyu de l'Asan Institute for Policy Studies de Séoul.

Le chercheur pointe les liens de plus en plus forts de la Corée du Sud et du Japon avec les États-Unis, grand rival de la Chine, ou encore les frappantes
"positions divergentes"
des trois pays sur les menaces nucléaires de Pyongyang et le rapprochement avec la Russie.

Selon lui, la Corée du Sud prétend que la Corée du Nord fournit des armes et du matériel militaire à la Russie en vue de leur utilisation en Ukraine, ce que dément Pyongyang.

Afin de garantir le succès du sommet,
"ces sujets ne seront pas abordés et l'on soulignera plutôt la coopération entre les trois pays"
, ajoute Lee Dong-gyu.

Surmonter les tensions régionales pour des avancées diplomatique


Yoon Suk-yeol, président de la Corée du Sud depuis mai 2022, a enterré la hache de guerre avec l'ancienne puissance coloniale japonaise, et les deux pays ont renforcé leurs relations avec Washington face à la menace nord-coréenne.


La Chine, partenaire commercial clé de la Corée du Nord et principal allié diplomatique, a toujours refusé de condamner les essais nucléaires de Pyongyang, préférant pointer du doigt les exercices conjoints entre Séoul et Washington.


"Rien de substantiel ne sortira du sommet en termes de sécurité",
a indiqué Daisuke Kawai, directeur adjoint du programme de sécurité économique de l'Université de Tokyo.

Séoul et Tokyo sont
"préoccupés par une nouvelle escalade de tensions en Asie de l'Est, en particulier dans la perspective d'une crise à Taïwan"
, et ont procédé à un dégel de leurs relations.

Cette situation a amené la Chine à
"voir de plus en plus les deux gouvernements comme unis dans leurs mesures contre Pékin"
, et l'un des enjeux principaux de cette réunion sera d'
"atténuer cette dynamique et cette tension",
selon l'expert.

Parmi les sujets d'entente, ajoute ce chercheur, figure notamment le désir de la reprise des voyages sans visa entre le Japon et la Chine.


"Problème bilatéral"


Un conseiller de la présidence sud-coréenne a indiqué que les sujets liés à la Corée du Nord
"sont difficiles à résoudre proprement et rapidement dans un court laps de temps"
entre les trois pays, de sorte que le sommet se concentrera davantage sur la coopération économique.

Séoul essaierait néanmoins d'inclure des éléments liés à la sécurité au sein d'une déclaration conjointe actuellement en discussion, a-t-il ajouté.

Côté Japon, Fumio Kishida espère lors de ce sommet
"faire pression sur la Chine"
pour qu'elle appuie la tenue d'une réunion réclamée et toujours refusée avec Kim Jong Un, selon Daisuke Kawai.

Les relations entre le Japon et la Corée du Nord sont tendues de longue date, en raison notamment de l'enlèvement de Japonais dans les années 1970 et 1980. Les deux pays n'ont pas de relations diplomatiques formelles.


Selon le professeur Kang Jun-young, du département d'études chinoises de l'Université d'études étrangères de Hankuk, il n'est pas exclu que la Chine balaye cette demande.


Il est probable que Pékin
"soutienne que la question des personnes enlevées est un problème bilatéral entre la Corée du Sud et le Japon"
, estime l'universitaire.

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