Les secouristes marocains, appuyés par des équipes étrangères, redoublent d'efforts lundi pour retrouver d'éventuels survivants et fournir une assistance à des centaines de sans-abris, plus de 48 heures après le séisme qui a fait près de 2 500 morts selon un nouveau bilan.
Dimanche soir, le Maroc a annoncé avoir accepté les offres de quatre pays d'envoyer des équipes de recherche et de sauvetage: l'Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Émirats arabes unis.
Selon des correspondants de l'AFP, des secouristes espagnols étaient présents dans deux localités frappées par le séisme au sud de Marrakech, Talat Nyaqoub et Amizmiz.
À Talat Nyaqoub, douze ambulances, plusieurs dizaines de 4x4 de l'armée et de la gendarmerie étaient déployés. Une centaine de secouristes marocains sont briefés par leurs supérieurs avant de commencer les opérations de recherche dans le village.
Non loin, une équipe de 30 pompiers espagnols, un médecin, une infirmière et deux techniciens coordonnent avec les autorités marocaines pour commencer les fouilles.
Un hélicoptère survole le village.
"Espoir"
À 70 km plus au nord, une autre équipe de 48 hommes de l'Unité militaire d'urgence espagnole (UME) a établi un camp à l'entrée de la petite ville d'Amizmiz depuis dimanche soir.
Lahcen et Habiba Barouj attendent en plein soleil des nouvelles de leur père de 81 ans qui vient d'être emmené par ambulance dans le petit hôpital local. Leur mère, morte dans le séisme, a été enterrée la veille.
Dans plusieurs localités, des membres des forces de sécurité continuent d'aider à creuser des tombes pour les victimes, alors que d'autres installent des tentes jaunes pour les sinistrés qui ont perdu leur logement.
À Marrakech, sur l'avenue Mohammed VI, des dizaines de personnes ont encore passé la nuit à l'extérieur, allongées sur le terre-plein central ou au pied de leurs voitures stationnées sur des parkings.
Dans la région sinistrée, des secouristes, volontaires et membres des forces armées s'activent de leur côté pour retrouver des survivants et extraire des corps des décombres, notamment dans des villages de la province d'Al-Haouz, épicentre du séisme.
"Le village est mort"
À Tikht, un petit village dévasté par la secousse, un minaret et une poignée de maisons en argile non peintes tiennent debout au milieu d'un paysage apocalyptique.
Le séisme a atteint une magnitude de 7 selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (6,8 selon le service sismologique américain), est le plus puissant à avoir jamais été mesuré au Maroc.
Le séisme est le plus meurtrier au Maroc depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, le 29 février 1960: près de 15 000 personnes, soit un tiers de la population de la ville, y avaient péri.