Sergueï Choïgou est remplacé par Andreï Belooussov, un économiste de formation, et devient secrétaire du Conseil de Sécurité, poste occupé jusque-là par Nikolaï Patrouchev, qui est aussi lui démis de ses fonctions, selon un décret publié par le Kremlin.
Ce remaniement intervient au moment où l'armée russe avance dans la région ukrainienne de Kharkiv, quelques jours après y avoir lancé un assaut terrestre, et accentue sa pression dans le Donbass, autour de Tchassiv Iar.
Cité par les agences russes, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a rapidement précisé:
Choïgou continuera à travailler dans ce domaine, qu'il connaît bien, qu'il connaît très bien de l'intérieur, avec ses collègues et ses partenaires sur son ancien lieu de travail.
Andreï Belooussov, remplaçant de M. Choïgou, a lui une formation d'économiste et aucun bagage militaire.
À 65 ans, il était premier vice-président du dernier gouvernement depuis 2020 et un des principaux conseillers économiques de Vladimir Poutine ces dernières années, ayant même été brièvement ministre du Développement économique entre mai 2012 et juin 2013.
Dmitri Peskov a lui justifié la décision de Vladimir Poutine par un besoin venant directement du front, après plus de deux ans de combats en Ukraine et sans issue claire au conflit. Et d'affirmer:
Aujourd'hui, sur le champ de bataille, celui qui l'emporte, c'est celui qui est le plus ouvert à l'innovation.
Le président russe a encouragé ces derniers mois l'industrie de défense du pays à innover et produire en plus grandes quantités pour poursuivre l'offensive en Ukraine.
Le porte-parole du Kremlin a par ailleurs indiqué que Valéri Guerassimov, chef d'état-major, garderait sa mission de commandant sur le terrain, sans que M. Belooussov n'empiète sur ses fonctions.
Le patron du renseignement extérieur (SVR), Sergueï Narychkine, va lui conserver ses prérogatives, tout comme le chef des puissants services de sécurité russes (FSB), Alexandre Bortnikov.
Les représentants de la Douma d'État et du Conseil de la Fédération, les deux chambres du Parlement russe, doivent entériner lundi et mardi ces changements inattendus, une formalité tant elles sont dominées par Russie unie, le parti de Vladimir Poutine, en l'absence de toute opposition tolérée.