Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Sejourne et son homologue israélien Israël Katz à Jérusalem, le 5 février 2024.
La reconnaissance d'un État palestinien "n'est pas un tabou pour la France" mais Paris estime que les conditions ne sont pas réunies "à ce jour pour que cette décision ait un impact réel" sur le processus visant la solution à deux États, a réagi mercredi le chef de la diplomatie française auprès de la presse française.
"Cette décision doit être utile, c'est-à-dire permettre une avancée décisive sur le plan politique"
, a souligné Stéphane Séjourné dans une déclaration écrite.
"Dans cette perspective, elle doit intervenir au bon moment pour qu'il y ait un avant et un après",
a-t-il ajouté.
Stéphane Séjourné, qui a reçu mercredi matin à Paris son homologue israélien Israël Katz, estime qu'
"il ne s'agit pas seulement d'une question symbolique ou d'un enjeu de positionnement politique, mais d'un outil diplomatique au service de la solution à deux États vivant côte à côte, en paix et en sécurité".
Dans un message posté sur le réseau X, le ministre français a souligné avoir réaffirmé auprès de son homologue
"les priorités de la France"
:
"libération immédiate des otages"
toujours retenus à Gaza dont trois Français,
"cessez-le-feu, aide humanitaire massive et deux États vivant en paix et en sécurité".
"Ce n'est ni le lieu ni le moment de reconnaître unilatéralement l'État de Palestine",
a estimé Israël Katz à l'issue d'un entretien au Sénat, en jugeant que
"ce genre de décision portait atteinte à la souveraineté et à la sécurité israéliennes".
La position de Paris intervient alors que l'Irlande, la Norvège, et l'Espagne, ont annoncé plus tôt mercredi, reconnaître l'État de Palestine. Selon l'Autorité palestinienne, 142 États sur 193 États membres de l'Onu ont jusqu'à présent annoncé qu'ils reconnaissaient l'État de Palestine.
Le mouvement de résistance islamique Hamas a salué cette annonce coordonnée d'Oslo, Dublin et Madrid, indiquant qu'il s'agit d'
"une étape importante vers l'affirmation du droit à la terre et à l'établissement d'un Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale'',
tandis que l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) parle d'
"un moment historique".
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