La crise en République démocratique du Congo empire avec près d'un million de nouveaux déplacés et des violations massives des droits humains.
Près d'un million de personnes ont été déplacées de leurs foyers en 2024 en République démocratique du Congo (RDC), a déclaré mardi Volker Türk, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, soulignant que "la situation des droits humains continue de s'aggraver sous nos yeux".
S'exprimant devant le Conseil de l'ONU pour les droits de l'Homme, Türk a décrit un
"mélange explosif d'escalade de la violence, d'intérêts régionaux et internationaux, et d'une faiblesse de l'état de droit",
tout cela au détriment de la population congolaise, déjà dévastée par des décennies de conflit.
Entre juin 2023 et mai 2024, environ 85 % des violations des droits humains ont eu lieu dans les provinces de l'Est de la RDC, touchées par des conflits armés. Les groupes armés sont responsables de 61 % de ces atteintes, ainsi que d'attaques meurtrières contre des civils et des infrastructures, notamment des écoles et des hôpitaux. Les violences sexuelles continuent de se propager, avec 700 nouvelles victimes recensées. Türk a déclaré:
Les groupes armés enlèvent, retiennent en captivité et soumettent des femmes et des filles à l'esclavage sexuel. Beaucoup sont tuées après avoir été violées.
Le Haut-Commissaire a aussi cité des sources humanitaires selon lesquelles
"940.000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays cette année"
, portant le total des déplacés internes à plus de 6,4 millions.
Appel à cesser le soutien aux groupes armés
Appel à cesser le soutien aux groupes armés
Volker Türk a exhorté les pays ayant de l'influence sur les groupes armés à mettre fin aux combats. Il a explicitement mentionné le rôle du Rwanda dans le soutien au groupe armé M23 dans le Nord-Kivu et a demandé à ce que toute aide à ces factions prenne fin.
Le Haut-Commissaire a aussi insisté sur le fait que les ressources naturelles de la RDC, notamment les minerais comme le cobalt, le coltan, l'or et le cuivre, devraient profiter à la population. Cependant, il a dénoncé
"l'accaparement des ressources"
via l'exploitation illégale et le commerce illicite, avec la complicité d'entreprises tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la RDC.
"Cette exploitation plonge la population dans la pauvreté"
, a-t-il déclaré, ajoutant que
"la situation dans l'Est de la RDC est directement liée à notre quotidien, notamment à nos téléphones portables, alimentés par les minéraux extraits de cette région."
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