
La Cour de justice de la République (CJR) a annoncé ce mercredi l'ouverture d'une information judiciaire contre Aurore Bergé, actuelle secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, pour "faux témoignage".
Cette décision fait suite à un signalement de l'Assemblée nationale française en octobre dernier, concernant ses déclarations devant une commission d'enquête parlementaire sur les crèches privées.
À l'origine de cette affaire, les révélations accablantes sur la gestion des crèches privées, notamment celles du groupe People & Baby, avaient conduit les députés à enquêter sur l'encadrement du secteur. La commission d'enquête avait alors auditionné Aurore Bergé, qui était en poste au moment des faits.
Toutefois, les soupçons de mensonge sous serment ont conduit l'Assemblée nationale à saisir la justice, estimant qu'il existait des contradictions entre les déclarations de la secrétaire d'État et les éléments avancés par l'enquête journalistique.
Les Ogres
Pour rappel, Victor Castanet, journaliste d'investigation à l'origine du scandale des Ehpad avec son livre "Les Fossoyeurs", était revenu en septembre dernier avec une nouvelle enquête, l'auteur se penchant sur les pratiques des crèches privées et révélant des cas de maltraitance et des dérives organisationnelles aux conséquences graves sur l'accueil des enfants.
Parmi les exemples cités, neuf enfants d'une crèche à Villeneuve-d'Ascq (Nord) auraient été punis dans le noir, privés de nourriture ou humiliés devant leurs camarades pour avoir sali leur couche.
Une mère, Zohra, rapporte avoir constaté la détérioration de l'état de santé de son fils, avec des cauchemars récurrents et des marques sur son corps. Son fils n'était pas un cas isolé, et d'autres parents, ainsi que des professionnels, ont fini par porter plainte.
L'une des principales causes de ces abus, selon Castanet, est la course effrénée à la rentabilité des crèches privées. Ces structures, souvent soutenues par des municipalités à la recherche de solutions peu coûteuses, sont organisées autour de la réduction des coûts plutôt que du bien-être des enfants.
Ce pacte aurait permis de protéger ces acteurs privés, Bergé évitant de les critiquer publiquement en échange de leur soutien à sa politique. Interrogée sur ces accusations, l'ancienne ministre avait nié toute collusion et assuré avoir renforcé les contrôles dans les crèches durant son mandat.
À lire également:
Bonjour, les commentaires que vous partagez sur notre site sont une ressource précieuse pour les autres utilisateurs. Veuillez respecter les autres utilisateurs et les différentes opinions. N'utilisez pas de langage grossier, offensant, humiliant ou discriminatoire.
Soyez le premier à commenter