Le Botswana élit son président et son Parlement, continuité probable

10:0130/10/2024, mercredi
AFP
Des agents électoraux vérifient la liste des électeurs avant d'ouvrir les bureaux de vote de l'école primaire Itumeleng à Gaborone, le 30 octobre 2024, lors des élections générales au Botswana.
Crédit Photo : Phill Magakoe / AFP
Des agents électoraux vérifient la liste des électeurs avant d'ouvrir les bureaux de vote de l'école primaire Itumeleng à Gaborone, le 30 octobre 2024, lors des élections générales au Botswana.

Un million d'électeurs ont commencé mercredi à voter pour élire leur futur président et Parlement au Botswana, une démocratie stable d'Afrique australe dominée par le même parti depuis l'indépendance en 1966.

Les bureaux de vote ont ouvert à 06H30 (04H30 GMT) et le resteront jusqu'à 19H00, et les résultats sont attendus tard jeudi soir.


La campagne a connu un regain de vitalité ces dernières semaines grâce aux efforts de l'ex-chef d'État Ian Khama pour nuire au sortant Mokgweetsi Masisi, qu'il avait lui-même désigné et dont le premier mandat a été marqué par une économie en berne, très dépendante du diamant.


La croissance devrait ralentir à 1% en 2024, contre 2,7% en 2023, selon la Banque mondiale. Le chômage atteint 27%, et jusqu'à 38% chez les jeunes.

L'éloquent président Mokgweetsi Masisi, 63 ans, brigue sous la bannière du Parti démocratique du Botswana (BDP) un second mandat face à une opposition divisée, dans ce pays largement désertique qui ne compte que 2,6 millions d'habitants.


Face à lui, l'opposition est menée par une coalition de gauche, l'Umbrella for Democratic Change (UDC), dirigée par Duma Boko, 54 ans, avocat des droits humains.

Mais ses chances de victoire ont chuté lorsque ses deux principaux partenaires de l'opposition - le Botswana Congress Party (BCP) et le Botswana Patriotic Front (BPF) - ont décidé de présenter leurs propres candidats à la présidence.


Pour des électeurs comme Ookeditse Letshwenyo, 23 ans, qui pensait que l'UDC au pouvoir offrirait davantage d'opportunités d'emploi pour les jeunes, cet éclatement de l'opposition a représenté une amère déception.

"Depuis notre indépendance, nous avons été gouvernés par les mêmes gens, avec la même mentalité, les mêmes objectifs",
se plaint ce jeune entrepreneur qui a lancé une start-up technologique. "
On ne peut pas gagner contre le BDP quand on est divisés
", ajoute-t-il.

"Nous vivons en paix dans ce pays grâce au BDP",
affirme au contraire Queen Mosiane, 34 ans.

Ce n'est pas le moment de changer.

Lors d'un dernier meeting de campagne mardi, devant plusieurs centaines de partisans en rouge rassemblés à la nuit tombée dans la capitale, le président Masisi a affiché sa confiance
: "En 2019, j'avais tout raflé à Gaborone. Cette fois-ci je vais confirmer!"

Les électeurs sont appelés à s'exprimer dans un système uninominal à un tour qui requiert le plus grand nombre de sièges pour l'emporter, et non 50%. Le parti avec le plus grand nombre de députés formera un gouvernement dirigé par le candidat à la présidence.


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