Le puissant Manchester City risque de lourdes sanctions pour des malversations financières après l'arrivée des propriétaires émiratis en 2008. Un combat juridique d'ampleur inédite avec la Premier League commence lundi dans le plus grand secret et devrait durer plusieurs semaines.
Les sanctions peuvent aller de la simple réprimande à l'exclusion du championnat, en passant par un retrait de point(s), avec un risque de relégation en division inférieure. La commission disciplinaire indépendante, devant laquelle les deux parties sont entendues, peut aussi ordonner un sursis si Man City entreprend certaines actions correctrices.
La Premier League, organisatrice du championnat le plus suivi au monde, estime que le club de Guardiola a sciemment contourné les règles financières imposées entre 2009 et 2018 pour renforcer ses ambitions sportives.
La bataille judiciaire - menée par David Pannick pour Manchester City - doit durer dix semaines. La décision pourrait n'intervenir qu'en janvier ou février 2025.
Le cas des Citizens est inédit par l'ampleur des faits reprochés, mais plusieurs clubs de Premier League ont déjà écopé de sanctions qui permettent de le mettre en perspective.
City pourra faire appel d'une éventuelle sanction, mais aucun recours n'est permis auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS), qui avait annulé en 2020 la suspension de deux ans des compétitions européennes prononcée contre Manchester City pour non-respect des règles du fair-play financier de l'UEFA.
Si le club est sanctionné, ses adversaires malheureux dans la course au titre durant les années concernées par l'enquête, jusqu'en 2018, pourraient demander des compensations financières. Si la Premier League gagne ce combat, elle pourrait donc se retrouver face à d'énormes frais...
L'acte d'accusation contre City comprend 80 infractions financières (2009-2018) et 35 manquements supposés à la coopération dans l'enquête. Durant cette période, le club a été trois fois champion (2012, 2014 et 2018), avant de dominer la "PL" et de remporter la Ligue des champions en 2023.
Le consortium Abu Dhabi United Group (ADUG), propriété du Cheikh Mansour, qui a racheté le club en 2008, est soupçonné d'avoir masqué des investissements financiers, notamment en gonflant les recettes de sponsoring d'Etihad, la compagnie aérienne émiratie, partenaire principal du club, dont le nom figure sur le maillot et le stade.