Philippines: l'ancien président Duterte en lice pour la mairie d'une grande ville

18:107/10/2024, lundi
AFP
L'ancien président philippin Rodrigo Duterte s'adressant à ses partisans lors d'un rassemblement à Davao City, sur l'île de Mindanao, le 28 janvier 2024.
Crédit Photo : Ferdinandh CABRERA / AFP
L'ancien président philippin Rodrigo Duterte s'adressant à ses partisans lors d'un rassemblement à Davao City, sur l'île de Mindanao, le 28 janvier 2024.

L'ancien président des Philippines, Rodrigo Duterte, qui avait mené une guerre contre la drogue ayant fait des milliers de morts, a enregistré lundi sa candidature à la mairie de Davao (sud) pour les élections de mi-mandat prévues en 2025.

Davao est un fief de la famille Duterte, qui avait lancé en 2016 une campagne de répression meurtrière contre le trafic de drogue aux Philippines, faisant l'objet d'enquêtes des parlementaires philippins et de la justice internationale.


"Je veux vous servir"
, a déclaré devant la presse M. Duterte, 79 ans, après avoir déposé ses documents au bureau d'enregistrement des candidatures à Davao.

Le co-listier de Rodrigo Duterte, qui est le père de la vice-présidente Sara Duterte, sera son fils et maire sortant de Davao, Sebastian Duterte.

La décision de Rodrigo Duterte de se présenter à la mairie de Davao intervient dans le contexte d'une âpre bataille publique avec le clan rival de l'actuel président des Philippines, Ferdinand Marcos, dans la perspective de la prochaine élection présidentielle en 2028.


Cette décision de l'ancien président (2016-2022) est vue comme une tentative d'encourager le soutien en faveur de sa fille Sara, considérée comme une candidate très probable à la présidence. Les élections de mi-mandat de 2025 sont cruciales pour les clans Duterte et Marcos, qui cherchent à consolider le soutien de leurs bases électorales respectives avant le scrutin présidentiel de 2028.

La Cour pénale internationale (CPI) enquête sur les allégations de violations des droits humains commises au cours de la campagne anti-drogue de l'ex-président Duterte.


La Chambre des représentants philippine mène de son côté des auditions sur les meurtres à grande échelle commis au cours de cette guerre contre la drogue, qui s'est d'ailleurs poursuivie sous la présidence de Ferdinand Marcos.


Plus de 6 000 personnes ont été tuées lors des opérations anti-drogue sous le régime Duterte, selon les données officielles publiées par les Philippines. Les procureurs de la CPI estiment de leur côté que le nombre de morts se situe entre 12 000 et 30 000.

Sara Duterte fait face à des menaces de procédures de destitution à la Chambre des représentants, présidée par Martin Romualdez, cousin du président Marcos, qui est également considéré comme un candidat à la présidence.


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