Le gouvernement de coalition du Premier ministre néerlandais Mark Rutte s'est effondré vendredi après des différences "insurmontables" entre les quatre partis au pouvoir autour de la politique migratoire des Pays-Bas, entraînant la tenue prochaine d'élections législatives anticipées.
M. Rutte, l'un des chefs de gouvernement à la plus grande longévité au pouvoir de l'Union européenne et le plus longtemps en place de l'Histoire des Pays-Bas, a déclaré que les négociations d'urgence entre les partis de la coalition n'ont finalement pas conduit à un accord.
Le Premier ministre a remis plus tard dans la soirée sa démission au roi, a déclaré le gouvernement dans un communiqué, précisant que le Premier ministre a rendez-vous samedi au Palais Huis ten Bosch à La Haye, où réside la famille royale, afin de s'entretenir de la chute de son gouvernement, le quatrième de M. Rutte depuis 2010.
"Très décevant"
Les élections législatives anticipées auront lieu au plus tôt à la mi-novembre, a déclaré la commission électorale, après le discours de démission de M. Rutte.
Le chef du gouvernement avait semé ces derniers jours le trouble chez ses partenaires de la droite et du centre, en exigeant d'eux l'adoption d'une série de mesures clivantes autour de l'accueil des demandeurs d'asile, dont l'instauration d'un quota du nombre d'enfants en provenance de zones de conflits pouvant obtenir l'asile aux Pays-Bas.
Deux des quatre partis de la coalition, plus souples sur l'immigration, la petite formation protestante ChristenUnie et les centristes libéraux du D66, sont opposés à ce projet.
"Inquiet"
Les Pays-Bas doivent prochainement entrer en campagne électorale, l'une des plus houleuses et clivantes depuis plusieurs années, alors qu'une nouvelle formation pro-agriculteurs, le Mouvement agriculteur–citoyen (BoerBurgerBeweging ou BBB), opposée à des réglementations environnementales de l'Union européenne a obtenu le plus de sièges lors des élections régionales de mars, qui déterminent également la composition du Sénat.
Sa dirigeante Caroline van der Plas dit refuser que son parti fasse partie d'une coalition dans laquelle M. Rutte jouerait un rôle et n'exclut pas de viser le poste de Première ministre.