Pakistan: Imran Khan exclut une alliance avec ses deux principaux rivaux

16:4213/02/2024, mardi
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L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan.
Crédit Photo : Arif ALI / AFP
L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan.

L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan, actuellement emprisonné, a exclu mardi une alliance avec les deux principaux partis rivaux, après que les candidats qu'il soutenait ont obtenu la majorité des sièges aux dernières législatives.

Le parti d'Imran Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), a subi une implacable répression, qui a paralysé sa campagne et contraint ses candidats à se présenter en indépendants.


Mais ceux-ci sont tout de même arrivés en tête du scrutin législatif, obtenant environ 90 sièges sur les 266 mis en jeu. Ils ont empêché le favori, la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) de Nawaz Sharif, autre ex-Premier ministre, d'obtenir la majorité absolue.

La troisième place est revenue au Parti du peuple pakistanais (PPP), de Bilawal Bhutto Zardari. Mais faute de majorité absolue, les trois principaux blocs doivent négocier des alliances pour former un gouvernement de coalition.


S'exprimant mardi à l'intérieur de la prison d'Adiala, près d'Islamabad, où il est incarcéré quasiment depuis son arrestation en août, Imran Khan a accusé de corruption généralisée la PML-N, qui serait soutenue par l'armée, et le PPP.


"Nous ne nous assoirons jamais avec la PML-N et le PPP"
pour discuter d'une coalition, a-t-il déclaré à des journalistes qui couvraient une audience de procédure judiciaire à la prison.

De multiples soupçons de manipulation ont accompagné les élections législatives et provinciales du 8 février, notamment en raison de la coupure des services de téléphonie et d'internet mobiles le jour du scrutin, et de la lenteur du décompte des résultats.

"Nous allons contester le trucage des élections devant la Cour suprême du Pakistan et nous réfléchirons à l'alliance plus tard"
, a ajouté Imran Khan, dont le parti affirme qu'il aurait remporté encore plus de sièges sans ces fraudes présumées.

L'ancien joueur vedette de cricket n'a pas pu se présenter aux élections après avoir été condamné à de longues peines de prison pour trahison, corruption et mariage non islamique, juste avant le scrutin.


Évincé du poste de Premier ministre par une motion de censure en avril 2022, il a ensuite défié de front l'armée, qui a dirigé le pays pendant des décennies et était pourtant présumée l'avoir soutenu lors de son élection en 2018. Il l'a accusée d'avoir orchestré sa chute et lui a attribué ses ennuis judiciaires, destinés selon lui à l'empêcher de revenir au pouvoir.

Une coalition entre la PML-N et le PPP, qui avaient gouverné ensemble après avoir fait tomber Imran Khan en 2022 et qui ont commencé les tractations, reste l'issue la plus vraisemblable.


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