Strictement encadrés par les soldats, les prisonniers devaient chanter l'hymne national, en rangs serrés au pied du drapeau équatorien.
Cette opération à l'échelle nationale a été déclenchée quelques heures après l'annonce de la libération de 136 gardiens et autres fonctionnaires pris en otage par les mutins.
L'administration pénitentiaire (SNAI) avait annoncé que:
L'action commune de la police et de l'armée ont permis la libération de tous les otages qui étaient retenus dans différentes prisons du pays.
Mais selon le dernier communiqué dimanche soir, le nouveau bilan de prisonniers libérés s'élève à 201.
Les images diffusées par la police ont montré les gardiens, parmi lesquels de nombreuses femmes, en pleurs, épuisés et soutenus par leurs collègues peu après leur libération.
Le SNAI a rapporté samedi la mort d'un gardien lors d'affrontements avec des détenus dans la province d'El Oro (sud-ouest, frontalier du Pérou), portant le bilan global d'une semaine de terreur à 19 morts, parmi lesquels des civils, des gardiens de prison, des policiers et des prisonniers, selon le dernier bilan officiel.
Tout au long de ces prises d'otage, l'administration pénitentiaire a donné très peu de détails, les forces de sécurité affrontant les prisonniers mutins dans certains pénitenciers et jouant la négociation dans d'autres.
Une quarantaine de fonctionnaires de l'administration pénitentiaire avaient été libérés samedi, les autorités évoquant une médiation de l'Église catholique.
L'annonce de l'évasion le 7 janvier du complexe de Guayaquil (sud-ouest) du redouté chef du gang des Choneros Adolfo Macias, alias "Fito", a provoqué une vague de mutineries avec prises d'otages dans au moins cinq prisons, des attaques contre les forces de l'ordre et d'autres actes ayant visé à semer la terreur.
Plus de 22.400 militaires ont été déployés, avec des patrouilles terrestres, aériennes et maritimes, tandis qu'un couvre-feu a été imposé.
Après un vent de panique dans tout l'Équateur provoqué par l'attaque en direct mardi des studios d'une chaîne de télévision publique à Guayaquil, épicentre de la violence des narcotrafiquants, la situation est revenue à une relative normalité.
C'est le cas, de jour, à Guayaquil comme à Quito, la capitale, même si les Équatoriens rentrent rapidement se mettre en sécurité chez eux en fin d'après-midi.
Autrefois un havre de paix, l'Équateur est devenu ces dernières années le centre d'expédition de la cocaïne produite chez ses voisins colombien et péruvien.
Daniel Noboa, 36 ans, a été élu en novembre dernier plus jeune président de l'histoire de l'Équateur sur la promesse de rétablir la sécurité.
Son prédécesseur, le conservateur Guillermo Lasso, a été confronté à plusieurs accès de violence dans les prisons et a décrété l'état d'urgence plus d'une fois, sans parvenir à reprendre le contrôle de la situation et plus généralement à endiguer le trafic de drogue, lié à la corruption, qui gangrène le pays.