Le chalutier délabré et surchargé, parti de Libye en direction de l'Italie, a coulé dans la nuit du 13 au 14 juin dernier à environ 47 milles nautiques (87 km) de la ville grecque de Pylos, dans le Péloponnèse (sud-ouest).
Il transportait plus de 750 exilés, selon les Nations unies, mais seuls 82 corps ont été retrouvés.
Lors d'une conférence de presse, Eleni Spathana, avocate pour l'ONG Refugee Support Aegean, s'est indignée:
Il s'agit d'un crime commis pendant une période de plus de 15 heures.
Bien qu'un remorqueur de sauvetage soit stationné au port de Gythio, dans le Péloponnèse, les garde-côtes ont choisi d'envoyer un navire plus petit dont le but principal est de patrouiller, a précisé Maria Papamina, coordinatrice juridique du Conseil grec pour les réfugiés.
La vidéo et la boîte noire du patrouilleur étaient endommagées lors de l'opération et n'ont été réparées que deux mois après.
Mme Papamina a déclaré:
Nous avons des peurs justifiées qu'il existe une tentative de dissimulation.
Le défenseur des droits grec a également ouvert une enquête sur cette affaire, après que les garde-côtes ont refusé de mener une enquête interne, ont indiqué jeudi les avocats.
Le mois dernier, un tribunal de Kalamata a abandonné les charges retenues contre neuf Égyptiens accusés d'être les passeurs du chalutier qui a coulé.
Les autorités grecques, sur la défensive, ont martelé que les migrants avaient refusé toute aide.
De leur côté, des survivants ont affirmé que les garde-côtes ont voulu remorquer le chalutier surchargé, ce qui aurait provoqué son chavirement.
Vendredi, les proches des victimes au Pakistan prévoient de se rassembler dans la ville de Lala Musa, ont annoncé des ONG de défense des migrants à Athènes.